Une très forte hausse des tarifs réglementés de vente d’EDF se profile. Le gouvernement a en effet décidé de les augmenter de 5% pour les particuliers en août 2013, une deuxième hausse de 5% devant survenir en août 2014. Il s’agit des « plus fortes hausses des dix dernières années », souligne l’AFP, indiquant qu’elles restent « inférieures aux injonctions du régulateur. »

Début juin, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a en effet recommandé « une hausse de 6,8% à 9,6% des tarifs au 1er août de cette année, plus un rattrapage de 7,6% pour combler les hausses insuffisantes des années précédentes. » Elle s’appuyait sur son rapport sur les coûts de production et de commercialisation d’EDF, ayant « constaté un écart de 1,47 milliard d’euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs de l’électricité fixés en 2012. »

Dans un communiqué (aimablement transmis par l’AFP <3 ), Philippe Martin, ministre de l'Energie, a précisé que « le gouvernement a décidé de lisser, sur plusieurs années, les hausses de tarifs nécessaires à la couverture des coûts d’EDF, prévue par la loi, afin de protéger autant que possible le pouvoir d’achat des ménages ». Il a reçu « les principales associations de consommateurs pour leur présenter les modalités de ces hausses. »

Pour réduire l’impact de cette hausse, le gouvernement envisage de réviser « à la baisse le coût des abonnements de faible puissance (3 kVa et 6kVa) auxquels souscrivent une majorité de Français (mais) le montant de cette réduction n’a pas été détaillé. La hausse de 5% des tarifs au 1er août correspond elle à une augmentation moyenne de la facture annuelle d’un ménage d’environ 35 euros, et de 50 euros s’il se chauffe à l’électricité. »

Le gouvernement impute la hausse la couverture des « des coûts commerciaux qui avaient été sous évalués depuis plusieurs années par le gouvernement précédent, par une augmentation des coûts de
production en particulier en période de pointe et par une relance des investissements dans le parc de production afin notamment de renforcer la sûreté des centrales et les réseaux. »

En réaction à cette annonce, l’action EDF bondit de plus de 9%, à la Bourse de Paris (19,37 euros), prenant la tête du CAC 40. Pour l’Etat actionnaire, c’est un gain de l’ordre de 2,7 milliards d’euros.

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La CRE remise en cause par les associations de consommateurs
Les associations de consommateurs ont dénoncé cette hausse « à la hussarde » selon l’UFC Que chosir, tout en dénonçant le manque de transparence des calculs de la CRE : « Alors que les coûts d’EDF reposent sur la seule base du déclaratif de l’opérateur, comment admettre que le gouvernement s’en contente et n’exige pas immédiatement un audit indépendant et exhaustif par la Cour des comptes?, s’interroge l’UFC-Que Choisir », citée par l’AFP. Même approche à la CLCV pour qui « l’analyse de la CRE est trop dépendante des données d’EDF. La CRE est contrainte d’utiliser des données produites ou simulées par EDF, et qu’elle ne certifie pas, pour dresser ses calculs (affectation des volumes de consommation, profil de pointe, par exemple). Dès lors, l’opérateur contrôle une part de l’information qui est essentielle pour déterminer l’évolution de son tarif. Cette situation rend l’analyse subjective et donc contestable. »
 Une transparence également exigée par Ségolène Royal dans un tweet.

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CSPE mon amour
Enfin, pour couper court à toute polémique, France Energie Eolienne (FEE) s’est fendue d’un communiqué pour préciser que la  » hausse de la facture d’électricité de 5% en 2013 puis en 2014 (…). est due aux coûts de production et de commercialisation d’EDF et en aucun cas aux coûts de production des énergies renouvelables. »

Des fois que…