Et si une tempête avait lieu à nouveau sur la région parisienne… combien de familles seraient privées d’électricité?
La question posée par le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les télécommunications (Sipperec) rejoint celle posée par Guy Hourcabie, président du SIEEEN, il y a quelques jours. Car « la tempête Klaus a fait resurgir le débat (portant sur) le défaut d’entretien du réseau de distribution, (qui) a conduit à priver pendant plusieurs jours des milliers de familles de ce bien essentiel qu’est l’électricité, comme en 1999 ».
En 1999, en région parisienne, rappelle le Sipperec, « le réseau de distribution basse tension sur le territoire du syndicat comportait encore 1.850 Km de réseau aérien alors que ce territoire urbain est aussi dense que celui de Paris qui n’a plus de réseau aérien ». En conséquence, les 26 et 28 décembre, 25.000 clients étaient coupés dans la première couronne de Paris, « dont certains jusqu’au 3 janvier 2000 ». Les communes les plus touchées sont celles où l’habitat pavillonnaire est très développé, parce que celles-ci combinent réseaux aériens, réseau sur toiture, branchement aérien.
Pour le Sipperec, ce sont les investissements du concessionnaire qui doivent être revus à la hausse. Depuis 2001, « le montant des investissements d’ERDF sur le réseau a (…) diminué de 22% en euros constants ». Le Sipperec a cependant constaté « une légère reprise en 2007 ». ERDF, souligne le syndicat, « a dans ses comptes les financements pour enfouir le réseau. Sur les 509 km enfouis depuis 1999, plus de la moitié a été financée par le syndicat et les communes. Enfouir les 1341 km restant coûterait au concessionnaire 300 millions d’euros, soit 62% des provisions pour renouvellement, financées par les clients sur leur facture d’électricité, qu’EDF puis ERDF ont constitué dans le cadre de la concession ». C’est pourquoi le syndicat estime que « l’inclination d’ERDF à s’approprier les provisions en vue de conforter ses résultats, plutôt que de les affecter aux renouvellements, pose question ».

Consulter le communiqué de presse du Sipperec.
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A savoir
Créé en 1924, le Sipperec regroupe 87 communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Val-d’Oise et des Yvelines. Outre sa compétence fondatrice, l’électricité, le Sipperec propose cinq compétences optionnelles: les réseaux urbains de communications électroniques et services de communication audiovisuelle, avec 9 délégations de services publics, l’éclairage public, la signalisation lumineuse tricolore, le développement des énergies renouvelables, le système d’information géographique.

Illustration: réseau toiture à Rosny-sous-Bois (photothèque Sipperec)