Après six semaines de conflit, la mobilisation des agents d’Erdf et de Grdf ne semble plus vraiment « unitaire ». Hier, des actions symboliques ont à nouveau été menées, mais, en Midi-Pyrénées le mouvement est suspendu. Au total, 9,67% des salariés étaient recensés comme grévistes le 12 mai, pour les deux entreprises réunies (EDF et GDF Suez).
A Bayonne, après avoir vainement tenté de s’inviter dans les locaux du Medef à la CCI, les agents ont procédé à une coupure d’électricité des bureaux de l’organisation patronale.
Dans le Finistère, les grévistes, rejoints par quelques agents des Côtes-d’Armor et du Morbihan, ont démonté le compteur électrique de l’hôpital de Carhaix, qui a donc bénéficié d’électricité gratuite. Puis, c’est un transformateur qui a été visé, pour basculer 6.000 foyers de Carhaix et des communes environnantes en heures creuses pour le reste de la journée.
A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), environ 200 grévistes ont opéré une coupure de courant affectant quelque 15.000 clients, ciblant à la fois le port de Gennevilliers (qui a été paralysé une partie de la matinée), mais aussi des clients résidant dans les villes de Colombes et Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). La direction d’ERDF a condamné cette coupure et annoncé qu’elle avait porté plainte contre X. A Toulouse, un millier d’usagers ont été privés de gaz. Là aussi, la direction de Grdf a porté plainte contre X.
Selon RTL, un lâcher de cafard a visé le PDG de GDF Suez (écouter le reportage): « c’est une information RTL. Après les coupures d’électricité sauvages, des salariés de GDF-Suez ont lancé un bocal plein de cafards dans le bureau de leur patron, Gérard Mestrallet. Une poignée d’employés s’est introduite de force dans le bureau du patron, absent, la semaine dernière. Outre les petites dégradations matérielles, des autocollants CGT collés sur les photos de famille de Gérard Mestrallet, les insectes rampants ont été lâchés. Les responsables syndicalistes affirment tout ignorer de cette initiative. Le patron, lui, a fait passer officieusement un message au sein de son entreprise, message sur le respect à conserver, même dans un climat social tendu ».
A noter qu’en Midi-Pyrénées, les salariés, après avoir obtenu 129 embauches, ont voté la suspension de leur mouvement, après 48 jours de grève.
Un nouvel appel à la grève est lancé le mardi 19 mai. « Il y a eu des assemblées générales un peu partout, nous n’avons pas encore de récapitulatif de ce qui a été voté. En Midi-Pyrénées, c’est une suspension, je suis sûr qu’ils seront dans l’action le 19 mars », a indiqué à l’AFP une porte-parole de la fédération CGT de l’énergie.