2009 annus horribilis pour le secteur éolien? L’hypothèse n’est pas à exclure: le massacre des valeurs boursières (Vergnet, Théolia) s’accompagne désormais de contraintes nouvelles pour l’implantation de parcs, avec des opposants très actifs. La semaine dernière, un juge de Bar-le-Duc a ainsi ordonné une expertise dans un conflit opposant une association de téléspectateurs de Sorcy-Saint-Martin (Meuse) à l’exploitant d’un parc d’éoliennes, ce dernier étant accusé de brouiller la réception du signal hertzien.
Dernière décision en date, celle du préfet de Meurthe-et-Moselle qui vient de refuser un permis de construire à un projet de parc éolien, soulignant que celui-ci aurait porté « durablement atteinte aux enjeux paysagers » dans le Vermois et le Bayonnais. Le Préfet a qualifié d’insuffisante l’étude d’impact de la société Eiden de Morhange (Moselle), promotrice du projet, estimant qu’elle ne lui permettait pas d’apprécier « les conséquences de la réalisation de ces éoliennes sur les milieux naturels et notamment au regard des nombreuses espèces animales protégées du secteur ».
Dans un communiqué, il ajoute que cette décision vise « à préserver les valeurs identitaires et patrimoniales de ces sites (…). Si l’Etat souhaite favoriser un développement des énergies renouvelables, celui-ci doit répondre à des exigences de haute qualité environnementale (…). Ainsi, le développement des éoliennes doit non seulement être réalisé de manière ordonnée, en évitant le mitage du territoire, mais également en veillant à réduire les atteintes aux paysages, au patrimoine, à la qualité de vie ou à la sécurité des riverains ».
Le projet retoqué
Le parc de la société Eiden prévoyait seize éoliennes d’une puissance de 32 mégawatts (MW) sur le territoire de sept communes meurthe-et-mosellanes (Bayon, Brémoncourt, Ferrières, Haigneville, Méhoncourt, Romain et Velle-sur-Moselle), au sud de Nancy. Interrogé par l’AFP, Thierry Boivinet, un des dirigeants D’eiden, s’est dit surpris par cette décision indiquant que, « in 2008, un commissaire-enquêteur, désigné par le tribunal administratif pour mener une enquête publique, avait rendu un avis favorable sans réserve à la construction de ce parc ».
A savoir: l’une de ces communes, Bayon, fait partie de celles sollicitées récemment par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), dans sa recherche de sites de stockage.