En général, on se gausse des accords photogéniques entre les opérateurs et les comités Théodule parce qu’ils ne contiennent que de vagues promesses, valables le temps d’un communiqué.Ou plutôt, parce que l’on est bien civils à energie2007, on les passe sous silence et à autre chose. 

Celui entre RTE et le Comité national des pêches et des élevages marins (CNPMEM) est sans doute d’une autre nature, parce que les pêcheurs ne voient pas d’un très bon oeil l’idée d’éoliennes offshore piétinant leurs plates-bandes de coquilles saint-jacques ou d’hydroliennes déchiquetant les poissons pas nés.

On salue donc cet « accord de collaboration dans le cadre de la réalisation et l’exploitation des liaisons électriques sous-marines », qui entend « promouvoir le dialogue et (la) coopération, tant au niveau national que local. »

Dans le communiqué, RTE rappelle que ses ouvrages traverseront « la frange littorale et la bande côtière, qui constituent le principal espace de travail des professionnels de la pêche. » Lesquels entendent voir la gêne et les impacts minimisés pour permettre « le maintien de leurs activités. » L’accord entre CNPMEM et le gestionnaire du réseau de transport entend « développer des modalités de coopération efficaces, notamment sur le terrain », où l’acceptabilité sociale n’est pas acquise. Et peut-être parler d’une même voix « lors des phases d’études, de concertation, de travaux des projets des liaisons électriques sous-marines et de leur exploitation ultérieure. » Ou, en tout cas, d’y travailler.

Ils ont bien mérité qu’on mette leur accord en partition avec le crustacé aux amandes le plus célèbre de l’histoire de la musique.

Crédit photo: CNPMEM