Avis à ceux qu’affole l’augmentation à un chiffre des tarifs du gaz naturel: la valse des étiquettes à la française est fort modérée au regard de ce qui se pratique chez nos voisins…
En Suisse, le gouvernement genevois a accepté mercredi 23 juillet la hausse des prix de l’électricité proposée par les Services industriels de Genève. Les particuliers verront leur facture majorée de 10 à 15%, les entreprises de 25 à 30%… Deux jours après, Edf  energy, filiale d’EDF a lancé « la salve des hausses saisonnières des prix de l’énergie redoutée par les ménages du Royaume-Uni, avec deux hausses colossales de 17% pour l’électricité et 22% pour le gaz, à entrée en vigueur immédiate » (AFP). Les économistes britanniques prévoient alors que les cinq autres opérateurs devraient suivre le mouvement dans les jours à venir. Bien vu: mercredi 30 juillet, British Gas a procédé à une hausse de 35% des prix du gaz, conjuguée à une hausse de « seulement » 9% pour l’électricité. Raison invoquée, la hausse des prix de gros, qu’il s’agisse du charbon-vapeur (+70%), du gaz (+63%) ou de l’électricité (+47%).
Outre Atlantique, ce n’est guère mieux. Dans l’Etat du Maine, la Commission des services publics vient de décider une augmentation de 20 à 32% pour les consommateurs professionnels et les entreprises. La raison invoquée est celle de l’augmentation des coûts d’approvisionnement en gaz naturel, ce dernier assurant 45% de la production d’électricité du Maine.
Changeons de continent? Au Kenya, deux compagnies Kenya Power et Lighting Company ont annoncé des hausses équivalentes, entre 21 et 33%. En Afrique du Sud, des manifestants protestent contre l’augmentation annoncée de 27,5% des prix en 2009… conjuguée à une reprise des coupures tournantes (Enerpresse).
Dans cette frénésie haussière, le Québec fait figure de premier de la classe: si Hydro-Québec, après une hausse tarifaire de 2,9 % l’an passé, prévoit de demander une nouvelle augmentation de ses tarifs d’ici août, celle-ci devrait s’établir entre 2 % et 3 %.
Reste le havre de stabilité qu’est l’Arménie. Le kilowattheure y est facturé 25 drams (environ 5 centimes d’euro) par ENA, le réseau électrique arménien. Ce tarif, fixé par l’Etat en 1998, n’a pas changé depuis. Et Evgueny Gladunchik, dirigeant d’ENA, vient d’annoncer que les prix ne devraient pas être affectés par la hausse des tarifs du gaz naturel importé de Russie, bien que Gazprom ait presque doublé ses prix depuis 2006 et prévoie une nouvelle hausse l’an prochain. Avis aux électro-intensifs…