L’énergie déposera-t-elle une motion au congrès de Reims? Coup sur coup, Alain Vidalies, secrétaire national aux Entreprises du Parti socialiste, et Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, viennent de s’inviter dans le débat énergétique. En cause, les acquisitions d’EDF outre-Manche, le prix de l’essence et les tarifs réglementés d’électricité.
Invitée hier du journal télévisé de France 2, Ségolène Royal a souhaité qu’une commission parlementaire enquête sur les prix des énergies pétrolière et nucléaire. « Ce que je demande, c’est qu’il y ait une commission d’enquête parlementaire qui fera toute la lumière sur la façon dont les prix de l’énergie sont fixés, que ce soit l’essence, le gaz, ou même l’énergie issue (du) nucléaire ». C’est en fait le pétrole et le groupe Total qu’elle vise plus explicitement. Ségolène Royal s’est étonnée du fait que la baisse du pétrole ne soit pas « immédiatement répercutée à la pompe », comme ce serait le cas pour la hausse, estimant que la baisse de l’euro « n’explique pas tout ». Elle a également accusé Total de faire des « réserves » et s’est à nouveau dite favorable à une taxation des profits du groupe pétrolier.
D’une manière générale, elle a indiqué que « la baisse du prix de l’énergie c’est une façon extrêmement simple de redonner du pouvoir d’achat » aux Français. « C’est une question de justice. »
De son côté, Alain Vidalies s’est insurgé « contre la tentation de faire tomber dans la sphère privée la gestion du nucléaire ». Pour le député des Landes, le rachat de British energy par EDF est à la fois « extrêmement coûteux » et malvenu: les « centrales nucléaires vieillissantes et désuètes du britannique British Energy met(tent) en péril le développement du groupe EDF en France et en Europe ». Alain Vidalies rapproche cete acquisition de la « cession de terrains d’Areva à Suez dans la vallée du Rhône (et de) l’annonce d’une offre de centrale nucléaire par Total-Suez-Areva aux Emirats arabes unis », voyant dans la concomitance de ces projets industriels « la tentation de faire tomber dans la sphère privée la gestion du nucléaire ».
Les conséquences pour les Français seraient multiples, souligne-t-il, « qu’il s’agisse du prix de l’électricité, de la qualité du service public énergétique, de l’entretien en France des infrastructures ou des conditions de travail des agents ».
Sources: AP, AFP.