C’est une ardoise salée que le groupe italien Enel a présenté à Greenpeace par l’entremise de ses avocats: 1.606.545 euros de dédommagements* suite à des actions menées par l’organisation écologiste contre quatre centrales au charbon à Civitavecchia, près de Rome, Porto Tolle (nord-est), Brindisi (sud) et Fusina (nord-est).
Une « lettre de mise en demeure contenant une demande de dédommagement de 1,6 million d’euros » a effectivement été envoyée à Greenpeace, a confirmé une porte-parole du groupe à l’AFP, confirmant les informations publiées par le Financial Times.
Le directeur exécutif de Greenpeace Italie, Giuseppe Onufrio, a fait savoir que l’association n’avait pas l’intention de se laisser « intimider » par Enel et entendait poursuivre son combat contre le changement climatique: « Les centrales au charbon représentent la principale cause d’émissions de carbone et les objectifs d’Enel visant à étendre ce procédé ne feropnt qu’accélérer le changement climatique ». L’association indique notamment que la centrale de Brindisi a émis 44,4 tonnes de CO2 .
A Enel, on assure que « Greenpeace se trompe de cible. De 2000 à 2009, Enel a réduit les émissions de CO2 de ses centrales de 35% alors que l’Italie les a augmentées de 3% (…) Seuls 31% du CO2 italien sont émis par des centrales thermoélectriques, à charbon mais aussi à gaz et pétrole. Et Enel représente environ un tiers de cela donc 9% du total national ».
Le quotidien britannique observe que la plainte déposée par Enel contre Greenpeace intervient à un moment où l’association se prépare à contester la relance de l’industrie nucléaire après deux décennies de moratoire. Selon les Verts, dont les propos sont rapportés dans le Corriere della Sera, Enel aurait un « cahier secret » (on adore le terme!) comprenant les nouveaux sites pour la construction de centrales nucléaires , dont deux d’entre dans le Latium, près de Rome. Enel a démenti l’existence de ces listes.

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* Le FT fait part d’un précédent, en septembre 2008: six « activistes de Greenpeace » avaient été relaxés, suite à une plainte déposée par EON pour des dommages résultant de l’escalade de la tour d’une centrale à chatrbon britannique (Eon’s Kingsnorth power station). EON réclamait 30.000 livres.