Suite du verbatim du colloque «Les entreprises françaises dans l’Europe de l’énergie en 2020» (Paris, ce 19 janvier).

Stratégie des acteurs à échéance 2020

GDF Suez
Henri Ducré (GDF): « Penly est une étape et une étape tout à fait importante ». Le modèle de GDF Suez est celui d’un « mix énergétique où le nucléaire représente 20% du total ». La visibilité internationale suppose d’être aussi « exploitant dans son propre pays ».
En termes de parts de marché, « GDF Suez vise son millionième client électrique français. Avec pour but d’atteindre 1% du marché aval en France (…). Pour cela, nous fondons beaucoup d’espoir sur le projet de loi Nome. »

EDF
En termes de production, Philippe Huet (EDF) fait état du « chemin parcouru » mais « le pire, en tout cas le plus challengeant (sic) est à venir ». La décade 2010-2020 « sera celle des investissements » avec 2 EPR en production sur le réseau, 25.000 GW de capacité éolienne, 5.400 MW dans le solaire… « Globalement, on aura un parc France avec un production de CO2 encore plus faible que ce qu’elle est aujourd’hui ».
Il fait enfin état de « compteurs communicants et peut-être intelligents » et « peut-être aussi de quelques millions de véhicules électriques sur nos routes ».
« On voit une consommation qui va dépasser les 600 TWh à l’horizon 2020 ».

E.ON

Luc Poyer (E.ON) rappelle que son entreprise est le deuxième acteur du nucléaire en Europe, derrière EDF, affichant un taux de disponibilité des centrales supérieur à 90%. E.ON « souhaite garder ouverte l’option du charbon propre en France ».
« Avec ses quatre centrales à charbon, E.ON assure plus du quart des besoins de pointe en France, il faut le savoir ».
« Les champions français ont besoin d’un peu de réciprocité.  L’Allemagne a cédé 700 MW de capacité hydraulique l’an passé. (C’est pourquoi), nous sommes un peu inquiets des glissements de calendrier », sur le renouvellement des concessions hydroélectriques.
« La taxe carbone aurait pour nous un effet de 450 millions d’euros ».

Gazprom
Iouri Virobian (Gazprom): « Ne vous inquiétez pas, je vais parler du gaz ».
« La position de Gazprom consiste à diversifier ses activités, ses implantations et ses produits » (ouverture d’un bureau à Singapour, présence sur le marché du CO2…).
« En France, GDF Suez reste notre partenaire stratégique ».
« Nous avons 2% du marché français » (grandes industries), tout en visant « la clientèle de professionnels ».
En Europe, Gazprom ambitionne d’être un « acteur majeur dans un marché de l’énergie mature en 2020 ». Ce qui signifie que le gaz de Northstream « circulerait jusqu’en Espagne ».
Aujourd’hui essentiellement alimenté en gazoducs, Gazprom souhaite devenir « un acteur majeur du GNL, devenu marché mondial ».

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Réseaux

RTE
Dominique Maillard (RTE) fait état de 7,8 TWh de production éolienne en 2009 (contre moins de 6 en 2008 et 4 en 2007), et d’une puissance cumulée de 185 MW pour le photovoltaïque, contre moins de 50 MW en 2008 et presque rien les années précédentes.
20.000 MW de production éolienne sont attendus pour 2020, ce qui suppose environ 1 milliard d’euros d’investissements réseaux.
Sécuriser les régions PACA et Bretagne: « nous faisons tous nos efforts pour cela ». En Bretagne, il « espère une solution dans les prochaines semaines ».

ERDF

Pierre-Yves Madignier (ERDF) a indiqué que les discussions avec son actionnaire principal concernant les investissements sur le réseau de distribution pour les 3 prochaines années « étaient en bonne voie ».