Le buzz Voltalis a été efficace. La divulgation de la délibération de la CRE dans la presse a généré un engouement médiatique inespéré pour cette PME qui installait (jusqu’à présent) ses Bluepod dans l’ombre. Il y a quelques jours, taper Voltalis dans Google générait quelque 1000 résultats: cinq fois plus aujourd’hui. Et, dans Google actualités, quelque 60 articles sont répertoriés, qui ne tiennent pas compte des reprises dans la presse quotidienne régionale. Impressionnant succès qui repose d’abord sur un sentiment, justifié ou non, d’injustice: Voltalis, un petit Poucet énergétique, réduit la facture d’électricité de ses clients. Et, à l’heure du Grenelle de l’environnement, cette opération vertueuse serait « taxée »? Sortir du nucléaire, les Verts ont aussitôt réagi, dénonçant la logique « absurde » du tout nucléaire français.
Puis la Commission de régulation de l’énergie a justifié sa position. Dans une communication à l’AFP, puis une interview à l’Expansion.com, son président, Philippe de Ladoucette, a rappelé qu’il s’agissait de définir, « dans le cadre d’une expérimentation (un modèle) sur les relations économiques entre les différents protagonistes, et ce avant que le dispositif ne soit mis en place en 2010 ».
Surtout, la CRE a signifié que sa délibération se référait précisément à la loi de février 2000:
« Que dit la loi sur le sujet ?
Lorsqu’on s’engage à couper le courant à la demande et à être rémunéré pour ça, la loi (du 2 février 2000) prévoit que l’on s’engage aussi à consommer cette quantité d’énergie quand il n’y a pas de délestage. A défaut, elle impose de payer une pénalité de compensation pour le manque à gagner du fournisseur ».
La loi de 2000 ne serait donc pas vertueuse?
Jean-Louis Borloo a saisi la balle au bond. D’abord pour annoncer la création d’un groupe de travail destiné à « proposer les évolutions nécessaires au cadre légal », dont l’objectif prioritaire sera de « favoriser les économies d’énergie et dans le respect des intérêts de chacune des parties prenantes ».
Ensuite, et pourquoi pas?, en changeant les textes légaux. Jean-Louis Borloo a en effet dénoncé « l’existence d’obstacles juridiques et financiers au développement d’offres innovantes d’économies d’énergie » et souhaite « faire évoluer le cadre légal ». Avec le Grenelle 2?
Et aussi
L’autre « effaceur », Ergelis, a à son tout dénoncé « la position de la CRE, qui soutient le lobby des producteurs d’énergie » tout en souhaitant la création d’un « mécanisme de type bonus / malus écologique, à l’instar de ce qui a été mis en place pour favoriser le développement du photovoltaïque ou de l’éolien en France ».
Et enfin
Le plus étonnant dans ce qu’il faut bien désormais appeler « l’affaire Voltalis », c’est l’irruption dans un débat grand public de questions aussi techniques et complexes que celles de l’affacement diffus ou du responsable d’équilibre. Même si, souvent, le débat a été simplifié… Pour comprendre ce qui est en jeu, certains proposent des décryptages, loin d’être inutiles (cf. ci-dessous).
En savoir plus
– La délibération de la CRE en date du 9 juillet 2009 sur l’effacement diffus,
– nos « actus » du 18 juillet et du 8 juillet sur Voltalis,
– le « décryptage » proposé sur son blog par Patrick Larradet,
– le sité de la société Voltalis.