A la suite de la publication de notre actualité relative aux achats groupés exercé par un comparateur d’offres, Nicolas Milko, PDG de Planète oui nous fait parvenir le droit de réponse suivant, que nous reproduisons dans son intégralité.
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« Achats groupés, électricité renouvelable et garantie d’origine : Dites non aux idées reçues avec Planète Oui !
Avec la fin des tarifs réglementés au 1er janvier 2016, les collectivités locales et les entreprises recherchent des solutions simples pour préparer leur changement de fournisseur. Certaines profitent de cette occasion pour découvrir et souscrire à des offres d’électricité renouvelable. D’autres préfèrent faire appel à des groupements d’achat. Ces démarches de professionnels font l’objet de partenariats différents de ceux pour les particuliers. L’exemple utilisé dans votre article pour évoquer ces sujets en comparant Planète Oui et Enercoop soulève des erreurs et appelle donc à une clarification sur la réglementation.
Planète Oui n’a pas de contrat de partenariat avec la société Selectra pour commercialiser ses offres « Planète Pro+ » pour les puissances souscrites de plus de 36 kVA. Nous pensons qu’il est effectivement préférable pour des professionnels de consacrer du temps à cette question et de ne pas déléguer un sujet aussi important à un groupement d’achat. Cependant, nous confirmons avoir un partenariat pour les particuliers qui souhaitent utiliser les services de ce comparateur.
Sur le sujet de l’électricité verte et des garanties d’origine, vous reprenez des éléments de ce comparateur que nous avions déjà demandé de corriger. Vous relayez donc une information erronée sur plusieurs points.
Le contrat ARENH permet aux opérateurs d’acheter une production d’électricité de base au prix du nucléaire. Cette production de base est en partie produite avec des barrages hydraulique qui compose une grande partie de l’origine de l’électricité de Planète Oui. Cette réalité a été confirmée par votre propre article sur le projet d’ARENHydraulique, porté dans la Loi Macron. (Projet auquel nous nous opposons et qui aura pour conséquence la sortie de Planète Oui des bénéficiaires de l’ARENH).
Concernant les fournisseurs d’électricité renouvelable, vous relayez une différence injustifiée. L’appellation de fourniture d’électricité renouvelable est réglementée par le décret n° 2012-62 du 20 janvier 2012 et stipule les modalités de traçabilité de l’origine renouvelable de l’électricité. Si le fournisseur Enercoop ne souscrit pas au mécanisme des garanties d’origine, ceci signifie qu’il est impossible de vérifier, de façon indépendante et réglementaire, qu’il s’approvisionne directement, et totalement, auprès de producteurs d’électricité renouvelable. Même si nous ne doutons pas de la véracité de cette réalité, nous regrettons qu’il ne soit pas précisé non plus que ce fournisseur a délégué sa responsabilité d’équilibre (gestion des écarts entre production et consommation) au fournisseur Alterna, qui a souscrit lui-même au contrat ARENH. La différentiation que vous faites est donc inopportune.
Planète Oui et Enercoop sont différents par les modèles qu’ils souhaitent soutenir concernant le financement des énergies renouvelables en France. Si Planète Oui souscrit au modèle français d’un financement par tous les consommateurs et d’un prix accessible à tous, Enercoop propose un prix supérieur qui permet le rachat sans aide ou subvention de l’Etat. Ces deux fournisseurs sont donc complémentaires et permettent de présenter deux offres d’électricité différentes.
Le mécanisme de garanties d’origine est non seulement indispensable mais obligatoire pour assurer une traçabilité de l’origine renouvelable mais aussi de la cohérence entre la période de production et la période de consommation. L’enjeu du développement de l’électricité renouvelable passe par là.
C’est pourquoi, en participants aux travaux de la DGEC sur le nouveau mécanisme de soutien aux énergies renouvelables, j’ai transmis à Ségolène Royal notre proposition de rendre obligatoire l’émission de ces garanties d’origine pour toute production subventionnée. Le consommateur doit effectivement pouvoir se réapproprier ce qu’il a lui-même financé! Il en va de même pour les professionnels, les collectivités locales et les entreprises multi sites qui souhaitent s’engager dans la troisième révolution industrielle et la transition énergétique.
Nicolas Milko, Président directeur général de Planète Oui »