Sans surprise, ils sont trois: EDF, EON et ENI. Ce sont les candidats retenus par Suez pour la vente de sa participation de 57,25% dans le groupe gazier belge Distrigaz. Distrigaz contrôle 80,6 % du marché du gaz en Belgique*.
L’objectif annoncé est de retenir un candidat avant la fin du premier semestre 2008, de manière à ce que la cession puisse s’opérer de manière concomitante au projet de fusion entre Gaz de France et Suez. Le communiqué de Suez porte d’ailleurs la trace de cette entente cordiale: « Après s’être concerté avec Gaz de France, Suez a décidé de retenir les offres de EDF, ENI et EON pour acquérir sa participation dans Distrigaz ».
Selon La Repubblica (18 mars), l’italien ENI aurait fait une offre valorisant Distrigaz à 4,2 milliards d’euros, EDF et E.ON ayant fait des propositions équivalentes.
Outre les tractations économiques, le débat politique n’est pas clos: le Premier ministre Guy Verhofstadt, ayant récemment indiqué il ne voulait pas voir Distrigaz cédé au français EDF ou au britannique Centrica, par crainte que cela limite la concurrence dans le secteur: « Nous n’avons aucun intérêt à passer d’un monopole à un duopole et certainement pas un duopole français. Nous devons arriver à une véritable libéralisation, avec trois ou quatre acteurs. Il doit donc y avoir une vraie libre concurrence, pour aboutir à de véritables baisses de prix. » De fait, les pouvoirs publics disposent d’un droit de préemption leur permettant permettrait de reprendre les parts détenues par Suez dans Distrigaz, via Publigaz, deuxième actionnaire de l’opérateur, dont ils détiennent 31,5%. Alors match à trois ou simple duel?
* GDF Belgique contrôle pour sa part 13,5 % de ce marché selon la CREG.