C’est Le Soir qui l’indique: des trois prétendants à la reprise de Distrigaz, c’est ENI, le géant italien des hydrocarbures, qui serait le mieux placé. Celui-ci aurait fait à Suez une offre supérieure à celle de ses rivaux, E.ON et EDF. Le quotidien bruxellois souligne également qu’ENI aurait les faveurs du gouvernement belge, particulièrement soucieux de ne pas laisser entrer Distrigaz dans le giron d’EDF. La filiale de Suez contrôle en effet plus de 82% du marché gazier belge et le gouvernement a déjà fait face à de vives critiques quant aux modalités de la fusion entre Suez et Gaz de France, celle-ci étant perçue, outre-Quiévrain, comme une nationalisation de Suez par l’Etat français. C’est pourquoi, d’emblée, plusieurs personnalités politiques s’étaient prononcés défavorablement face à la candidature d’EDF.
Quant à la « solution SPE », elle semble s’éloigner. En effet, le droit de préemption dont dispose Publigaz, une holding publique, dans Distrigaz ne devrait pas être exercé pour permettre à SPE, le second électricien belge, de racheter les parts de Suez dans Distrigaz. Toujours selon Le Soir, le gouvernement préfèrerait utiliser ce droit de préemption pour obtenir de Suez une majorité des pouvoirs publics dans le capital de Fluxys, le gestionnaire du réseau gazier belge.
Mais, ce lundi 14 avril, deux démentis infirment les informations du Soir. SPE-Luminus a indiqué n’être pas informé de ce scénario, tandis que Publigaz a indiqué « parler avec plusieurs candidats, dont certains sont en dehors du groupe sélectionné par Suez (…). SPE est l’un d’entre eux. » Et Daniël Termont, président du holding public communal, de rappeler que « Publigaz tient à son droit de préemption dans Distrigaz et Fluxys ».
Dans cet imbroglio, une seule certitude: Gérard Mestrallet, PDG de Suez, souhaite vendre sa participation de 57% dans Distrigaz, « juste avant la fusion avec GDF ». Reste à connaître la date de ladite fusion…