Dans une conférence consacrée aux conditions de son « limogeage », Delphine Batho, « Ex-Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie », ainsi que l’indique sa nouvelle bio Twitter, a déclaré n’avoir commis « ni une erreur ni une faute. Je n’ai pas davantage manqué à la solidarité gouvernementale », a-t-elle estimé.
Elle a rappelé ses engagements et son parcours politique, depuis l’âge de 13 ans, soulignant: « Pendant toutes ces années, je n’ai jamais été prise en défaut de loyauté. » Sur son limogeage, elle a déploré qu’il n’y ait « pas eu de débat collégial au Gouvernement sur les arbitrages budgétaires, comme il n’y en a plus sur beaucoup d’autres sujets. » Elle a regretté la diminution du budget de l’Ademe, « amputé de 80 millions d’euros », soit « 14,6% lorsque pour les autres opérateurs, la règle était fixée à moins 10%. » Et observé que les arbitrages étaient rendus « sans discussions directes avec les ministres concernés (…). Quelque chose a changé dans ce Gouvernement. » Et, en réponse à une question: « je voulais continuer mon travail, faire la démonstration lundi prochain que la transition énergétique est en marche dans les territoires. » Et elle regretté que le DNTE ait souffert « d’un manque d’engagement » du Premier Ministre.
Sur son départ, elle s’en est pris à « certaines puissances économiques » qui n’acceptaient pas son engagement dans le débat sur la transition énergétique et les objectifs fixés, parlant ici des gaz de schiste et, « plus discrètement », de la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique. Citant en exemple le « patron de Vallourec (Philippe Crouzet est le mari de Sylvie Hubac, directrice du cabinet de François Hollande, un lien que Delphine Batho s’est gardée d’énoncer directement, indique Slate.fr), elle s’est interrogée: est-il normal qu’il « ait pu annoncer ma marginalisation des semaines à l’avance devant ses interlocuteurs aux Etats-Unis? (…) De quelles informations disposait-ils pour être si sûr de lui? » Et de stigmatiser aussi les « conseillers de Matignon ou de l’Elysée (qui la) critiquaient dans la presse. » Pour Delphine Batho, le combat de l’écologie concentre aujourd’hui celui qui est mené « avec monde la finance. »
L’ex-ministre n’est « pas une victime », précise-t-elle, préférant assumer sa « responsabilité d’être une lanceuse d’alerte pour la gauche.
Pour son avenir personnel, elle n’a « à ce jour (…) pas de projet précis », sinon celui de revenir à l’Assemblée nationale et d’apporter son soutien à la Fondation Nicolas Hulot. En réaffirmant son « engagement pour l’écologie (…). Je continue le combat politique. » Est-elle prête à rejoindre EELV? « Je ne sais pas. »
Extrait de la conférence de presse, filmé par BFM TV.