Alors que la Belgique se perçoit comme la « grande perdante » de la fusion Gaz de France-Suez, Etienne Davignon, administrateur de Suez, jette un pavé dans la mare. Penser que la libéralisation engendre une baisse des prix de l’énergie est une erreur, estime-t-il dans un entretien accordé à L’Echo et De Tijd : « Je suis convaincu que c’est le contraire », dit-il. « Selon moi, pour préserver les prix, il aurait fallu laisser à Electrabel ses 90 % du marché. En tant que gouvernement, j’aurais eu plus de pouvoir sur un grand acteur que sur un petit qui, lui, peut justifier ses attitudes par le jeu de la concurrence. »
De tels propos ne sont pas pour rassurer les Belges. Le 4 septembre, Le Soir titrait en Une: « Sarkozy nationalise l’électricité belge« . Et Knight Vinke, président du fonds d’investissement éponyme, d’enfoncer le clou: « le vrai patron du futur groupe est à l’Elysée ». Car, contrairement à ce qui était prévu à l’origine, la Belgique ne disposera en effet pas d’une « golden share » dans le capital du futur groupe. Et l’avenir de Distrigaz est au centre de toutes les préoccupations. Là encore, Etienne Davignon ne s’embrasse pas de précautions : Distrigaz n’ira ni chez Gasprom ni chez EDF ».
Sources : Belga, AFP, L’Echo, trends.be