Pas beaucoup de révélations lors du petit déjeuner BIP-Enerpresse consacré aux prévisions énergétiques de l’année 2009. Pas plus Nathalie Alazard, pour l’Institut français du pétrole, que Didier Houssin, pour l’Agence internationale de l’énergie (AIE), et Pierre-Franck Chevet, pour la direction générale Energie et climat du MEEDDAT, n’avaient envie de jouer à Madame Irma ou Elisabett Tessier. Tout au plus, Nathalie Alazard indiquera-t-elle, côté raffinage, qu’un « certain nombre de projets ont été annulés ou reportés », tandis que, côté exploration-production, les projets semblent encore « préservés ». A l’AIE, Didier Houssin prévoit une baisse de la demande de l’ordre de 500.000 barils par jour, succédant à une baisse de la demande de 300.000 barils par jour l’an passé. « On a sous-estimé l’élasticité-prix de la demande », souligne-t-il, faisant référence à la chute brutale de la consommation d’essence aux Etats-Unis, lorsque le gallon a atteint 4 dollars. Conséquence de la chute des cours, les investissements devraient être en berne et aucun secteur ne sera à l’abri: « le financement du nucléaire est beaucoup plus difficile avec la crise actuelle ». Ce qu’a confirmé Pierre-Franck Chevet: « l’accès au crédit reste difficile pour les entreprises et les signaux prix (cf. le retour sur investissement) sont négatifs ».

Crise gazière
Pierre-Franck Chevet est revenu sur l’actualité de la crise gazière. « On a des équilibres extrêmement fragiles (…), avec des modèles énergétiques très sensibles à la demande (…). Sur la durée, il nous faut travailler à déconnecter le plus possibles nos économies du secteur de l’énergie », c’est-à-dire oeuvrer à davantage d’efficacité énergétique et de diversification: « il n’y a pas d’énergie miracle et la diversification doit nous amener à tenir un discours d’équilibre ». Dans ce contexte, le développement du GNL et des terminaux méthaniers « n’est pas le fruit du hasard ». La France a lancé une étude sur la « solidarité » gazière, pour mesurer les possibilités offertes par les systèmes de transport actuels pour permettre une « réversibilité » des flux: « est-on capable de rendre bidirectionnels nos réseaux? Au plan technique, ce n’est pas une évidence ». Le cas échéant, cette étude sera étendue aux autres pays européens. Et la crise gazière sera à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres de l’AIE: « 10 jours complets d’arrêt des approvisionnements, c’est un évènement sans précédent », a constaté Didier Houssin.

Et aussi
– Faut-il aller vers une procédure « installations classées » pour l’éolien? Sans indiquer quel sera le résultat final des réflexions en cours, Pierre-Franck Chevet a indiqué qu’il voulait une « procédure solide ».
– Et le deuxième EPR? Où, quand, comment? Sera-t-il attribué à EDF? « Je confirme qu’il y a un article du JDD. Je lis les articles ».
– Les véhicules électriques? « On va nommer un chef de projet véhicules électriques, de haut niveau, à la DGEC ».