Avec 20 Kwh consommés en moyenne, la crémation se révèle particulièrement gourmande en énergie.
Explication: le corps étant composé à 80% d’eau, ce qui en fait un très mauvais combustible, le brûler suppose une grande consommation d’énergie. « Une crémation dure en général entre 1 h 30 et 2 heures à une température de 850 à 1.000 degrés », rapporte le journal suisse Le Matin. C’est l’équivalent de la consommation d’électricité d »une « petite machine à laver qui tournerait pendant 20 heures d’affilée ». Constatant que « la crémation est choisie par huit Suisses sur dix aujourd’hui », le journal se livre alors à un petit calcul, à partir des 48.000 incinérations constatées en moyenne chaque année. Ainsi, les 25 crématoires en activité « consomment au total quelque 960.000 kWh ». Un chiffre relativement faible, « comparé aux 56.767 GWh consommés par les Suisses en 2007 ». Et le journal d’ajouter: « c’est peu, certes. Mais tout de même. »
D’où l’idée d’une récupération au moins partielle de cette énergie. Pour Claude-Alain Macherel, ancien directeur du service cantonal de l’énergie à Genève, s’il n’est pas question de « supprimer » les crématoriums, il est cependant « nécessaire d’améliorer leur efficacité énergétique! » La récupération de chaleur est déjà pratiquée dans les « centres funéraires de Lausanne, Zurich et Saint-Gall » et elle est aujourd’hui envisagée dans le canton de Genève, comme l’explique Jean-Pierre Sanga: « La crémation dégage une telle quantité de chaleur qu’il serait dommage en termes d’économie d’énergie mais également sur le plan environnemental de la rejeter dans l’atmosphère (…). Depuis fin 2006, nous l’utilisons uniquement dans le cadre du centre funéraire pour chauffer divers locaux tels que les chapelles. Au besoin, elle peut aussi être utilisée comme énergie réfrigérante. D’un point de vue éthique, je pense qu’elle se justifie également dans la mesure où cette énergie reste confinée dans le domaine mortuaire. »
Et le journal d’ajouter qu’à Stockholm, « le crématoire de Racksta, utilisé comme une source auxiliaire de chaleur, alimente les réseaux de chauffage de la ville »…