Marcel Boiteux, président d’honneur d’EDF, s’apprête à publier un point de vue dans la revue Société civile. Dans cet article, il montre que l’absence de concurrence dans le marché de l’électricité est liée à l’existence des tarifs réglementés, ce qui ne peut que conduire à leur disparition. « Car, ce qui empêche l’entrée des concurrents, ce n’est pas, comme on le prétend maintenant, l’obligation naturelle où seraient ceux-ci de payer leurs achats en gros au prix du marché (et non au coût du nucléaire), c’est l’obligation que l’Etat fait à EDF de maintenir pour les ventes au détail des prix – dit réglementés – très inférieurs à ceux du marché ».
Pour Marcel Boiteux, l’Etat s’affole car il se rend compte que « l’ouverture à la concurrence va conduire inéluctablement à la hausse des prix de vente – en gros (tarifs industriels) comme au détail (tarifs domestiques) ». D’où la demande faite à EDF de fixer « arbitrairement les tarifs de vente au public en dessous de ceux du marché malgré les protestations de Bruxelles » tout en demandant au fournisseur historique, ici en tant que producteur, « de consacrer une partie de la rente nucléaire (qui appartient au dit Etat en tant que propriétaire) à abaisser les prix de vente en gros à ses concurrents ».
Cette logique à court terme conduit à une situation paradoxale, schizophrénique dirait Martine Lombard, où « il s’agit de permettre ainsi à ceux-ci d’être compétitifs, à la revente, avec les tarifs EDF de vente au détail fixés par l’Etat en dessous de ceux du marché ».
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Dans un autre point de vue publié dans la Tribune, Marcel Boiteux, interroge: « qui empochera la rente nucléaire? » Première solution: éviter une hausse des prix en distribuant la « rente » aux Français (c’est-à-dire « alléger aveuglément leurs factures d’électricité ») en oubliant l’Europe. Peu probable. Deuxième solution, « financer, au bénéfice de toute la population, une politique sociale de grande envergure – sauvetage des retraites par exemple – à la hauteur du pactole que l’atome lui fait tomber entre les mains ».
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