La plainte de Direct Energie (cf notre actu du 29 mai) a porté ses premiers fruits. Le Conseil de la concurrence vient en effet de demander à EDF de proposer dans les deux mois « une offre d’électricité en base aux fournisseurs alternatifs afin qu’ils puissent concurrencer de manière effective les offres de détail de l’opérateur historique sur le marché libre ».
Comme Direct Energie ne dispose pas de moyens de production, elle doit s’approvisionner sur le marché de gros. Cela ne lui permet pas de faire des offres commerciales compétitives aux petits professionnels – notamment au regard des tarifs EDF Pro, alignés sur les tarifs réglementés. Pour Direct Energie, il y a là un effet de « ciseau tarifaire » qui lui porte préjudice. Le fournisseur alternatif reproche aussi à EDF de vendre à ses concurrents « l’électricité de base, essentiellement d’origine nucléaire, à un prix supérieur au prix interne qu’elle réserverait à ses propres clients ». A quelques jours de l’ouverture complète du marché le 1er juillet, Le Conseil de la concurrence a ainsi pris des mesures conservatoires. Il a demandé à EDF de lui transmettre, dans un délai de deux mois, « une proposition de fourniture d’électricité en gros ou toute autre solution techniquement et économiquement équivalente permettant aux fournisseurs alternatifs de concurrencer effectivement, sans subir de ciseau tarifaire, les offres de détail faites par EDF aux consommateurs d’électricité sur le marché libre ». EDF devra aussi négocier « un contrat transitoire d’approvisionnement en gros, d’une durée d’au moins un an, à un prix reflétant ses coûts complets de production ». EDF s’y est engagé en séance. Une bouffée d’air pour Direct-Energie qui devrait ainsi être en mesure de proposer rapidement des offres compétitives.
Il s’agit, pour l’heure, de « mesures conservatoires à l’encontre d’EDF, dans l’attente (d’une) décision au fond ».
Lire la décision du Conseil et le communiqué.