Dans un communiqué de presse, en date du 27 janvier 2010, l’Orgeco (Organisation générale de consommateurs) a fait connaître son point de vue relatif aux « réseaux électriques du futur », selon le thème du récent colloque organisé par la Commission de régulation de l’énergie et l’Université Paris-Dauphine. L’association indique qu’elle « soutient la démarche du futur, mais bien évidemment dans l’intérêt des consommateurs ».

Elle rappelle les principes guidant le système de comptage évolué (« une information fiable, permettant de relever, de transmettre des données de fourniture et consommation d’électricité à distance et en temps réel ») ainsi que l’objectif de remplacement de 35 millions de compteurs à l’échéance de 2017, avec deux expérimentations en cours, en Indre et Loire (Tours) sur 150 communes et en région lyonnaise pour 300.000 compteurs dits «Linky».

Elle souligne les avantages attendus de la généralisation de ces nouveaux compteurs (facturation au réel, diminution des fraudes, meilleure information de la consommation des clients pour le gestionnaire de réseaux, suppression de la fonction «relève physique», facilitation des intégrations des sources photovoltaïques) mais pose la question du point de vue du consommateur, faisant état de « difficultés aujourd’hui à percevoir des avantages significatifs », qu’il s’agisse de maîtriser la consommation (allègement de la facture) ou bien d’éviter l’arrivée « de nouveaux services proposés payants (alourdissement de la facture) », sans oublier le « risque de générer le traçage de la vie quotidienne des consommateurs ». Elle s’interroge aussi sur Linky: « n’est-il pas aujourd’hui qu’un simple compteur-compteur (informations consultables par le client via l’usage d’une clé USB et par internet) comparé aux futurs systèmes de gestion de la domotique? Autrement dit, si la pertinence en amont s’avère évidente pour le gestionnaire de réseau, il n’en demeure pas moins une trop grande incertitude pour le consommateur quant à l’équipement secondaire en aval du compteur ». De fait, pour l’Orgeco, outre Linky le consommateur pourrait être amené à s’équiper d’une « une «box» supplémentaire à l’instar d’internet: à quel prix?, avec abonnement? pour quels services? et pour quelle économie? »

D’autres interrogations subsistent, note l’association, qui évoque le financement du remplacement des compteurs actuels, évalué entre 4 et 5 milliards d’euros. Le financement prévu repose sur le TURPE (Tarif d’utilisation du réseau des réseaux publics d’électricité). Mais, se référant aux propos de Maurice Méda, vice–président de la CRE («La part du tarif d’acheminement de l’électricité s’élèvera à 46%»), l’Orgeco s’interroge: « le gouvernement et les opérateurs sont en effet libres de tenir compte de ce tarif et de le répercuter sur les nouveaux prix de l’électricité, qui entrent traditionnellement en vigueur le 15 août. Troisième du nom «TURPE 3», devrait rester en place jusqu’à 2012 ».

En savoir plus :
– Consulter notre verbatim du colloque de la CRE,
– Six questions sur Linky.