Télécommunications, énergie, services postaux…: pour doper la concurrence, les fournisseurs alternatifs n’ont de cesse de se regrouper, en structures associatives, plus ou moins coordonnées. Ainsi, pour les télécommunications, de l’Aform et de l’Afopt, avant leur regroupement, et; pour l’énergie, de l’Anode et de l’Afelins. Le but: dénoncer publiquement les conditions de marché difficiles dans lesquelles ils évoluent, en raison de la prééminence des anciens opérateurs historiques: France Telecom hier, EDF ou Gaz de France aujourd’hui, La Poste demain.
L’initiative du « collectif libre-choix »* est originale en ce sens qu’elle mobilise sept acteurs des trois secteurs: Adrexo, Altergaz, Gaz de Paris, Ipnotic telecom, NRJ Mobile, Poweo, et Tele2 mobile. Partant du « constat qu’en France, et en dépit des discours et des bonnes résolutions, la concurrence, ça ne marche pas », que celle-ci est même désignée par « certains monopoles en place (…) comme la cause et non le remède aux difficultés économiques des Français », ce clan des sept prend le taureau concurrentiel par les cornes. En commençant par s’adresser au Président de la République, dans une lettre ouverte qui parle de… pouvoir d’achat.
La panier de la ménagère n’est plus uniquement rempli de denrées alimentaires, soulignent-ils. Il comprend « d’autres dépenses (qui) occupent une part de plus en plus importante », tels l’énergie, les transports, les télécommunications, « dont les prix ne cessent de croître et menacent, si rien n’est fait, de peser lourdement et durablement sur le pouvoir d’achat des Français ». Dans les télécommunications, « ce budget a plus que doublé en 10 ans pour atteindre, en moyenne 93 euros par mois et par foyer, et jusqu’à 135 euros pour une famille avec deux enfants », indiquent-ils, déplorant par exemple la présence des MVN0 (opérateurs mobiles virtuels), réduite à 4% du marché contre 35% au Danemark. Ou soulignant que, pour la téléphonie fixe et Internet, « dix ans après l’ouverture du marché des particuliers, de plusieurs dizaines d’opérateurs nous sommes presque arrivés à deux ». Dans l’énergie, déplorent-ils, « le nombre de fournisseurs alternatifs se compte sur les doigts d’une main et ils n’alignent, en dépit d’efforts commerciaux colossaux, que 5 000 clients particuliers** ».
Cette lettre ouverte se conclut par trois demandes: abolition les monopoles encore en place dans les secteurs des services et de l’énergie, inscription de « dispositifs efficaces en faveur de la libre concurrence dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et des services postaux » dans la loi de modernisation de l’économie, application « des directives européennes et des lois en vigueur qui garantissent la libre concurrence dans les secteurs des services et de l’énergie ».
Et les internautes sont invités à signer la pétition en ce sens.
Consulter le site du « collectif libre choix ».
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* Olivier Besancenot n’a donc pas le monopole du « collectif ».
** On observera qu’en donnant les chiffres au 30 septembre 2007, les fournisseurs d’énergie alternatifs minimisent à la fois leur pénétration du marché des particuliers tout en en conservant jalousement le secret.