Sécurité d’approvisionnement, liberté et fluidité de circulation des énergies en Europe: tels sont les thèmes abordés lors de l’Enerpresse forum. Extraits.

Europe
« Par rapport à la Russie, nous sommes dans une situation très paradoxale. Le moindre mètre cube de gaz en moins déclenche une tempête. Ca fait de nous des toxicomanes du gaz russe. En parallèle, nous insultons la Russie en permanence en lui faisant la leçon sur des sujets dont elle ne veut pas parler. Nous sommes des toxicomanes qui insultons notre dealer. »
Claude Mandil, ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie.

Gaz 
La réduction de notre dépendance énergétique passe par le gaz naturel liquéfié (GNL). Mais aujourd’hui, il y a peu de pays producteurs (Qatar, Afrique, Australie…) et ce sont eux qui mettent en concurrence leurs clients pour faire monter les prix, pas l’inverse. Si une centrale nucléaire tombe en panne au Japon, aussitôt des cargos se déroutent vers le Japon et les prix grimpent. C’est l’Europe collectivement qui est en concurrence avec la Chine, les Etats-Unis ou la Corée.. »
Philippe Boisseau, directeur général gaz et électricité de Total. 

« Si tous les projets de gazoducs et de terminaux méthaniers qui sont en projet en Europe sont menés à terme, on sera en situation de surcapacité. Et ce sera très bien! Car la surcapacité, ça fait des appels d’air pour les différents producteurs. L’argent qui sera perdu dans ces capacités de transports sera largement compensé par la concurrence sur les molécules. »
Jacques Percebois, directeur du Creden, université de Montpellier.

« Au Conseil européen du 6 juin, ils ont passé 6 heures à décider si Philippe (Philippe Dupuis, directeur général adjoint finances de RTE, ndlr) et moi, lorsqu’on quitterait RTE et GRT Gaz, on devrait attendre 3 ou 4 ans pour aller chez EDF et Gaz de France. Ils ont passé six heures là-dessus et ils n’ont pas parlé beaucoup de sécurité d’approvisionnement. »
Thierry Trouvé, directeur général adjoint de GRT Gaz

« Les investissements promis en 2004 par Fluxys (qui est détenu à 67% par Suez) ne sont toujours pas réalisés en 2008. Aujourd’hui, il y a une congestion telle qu’elle empêche toute arrivée d’un nouvel entrant sur le marché belge ».
« En 2001, il y avait une capacité de transit de 2.200 mégawatts entre la Belgique et la France. En 2008, elle s’établit à 1.600 mégawatts. Il y a des problèmes de congestion sur le réseau gazier français… tout comme il y en a sur le réseau allemand par rapport aux Pays-Bas. »
Dominique Woitrin, directeur à la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Belgique).

Electricité
« L’enfouissement, on n’est pas contre, on n’est pas dogmatiques. Mais on ne sait pas techniquement enfouir des lignes à très haute tension sur de longues distances. Ca augmente les risques de black-out. »
Philippe Dupuis, directeur général adjoint finances de RTE