Intervenant lors des 5ème rencontres de la coissance, organisées par la Fondation pour l’innovation politique et Coe-Rexecode, Charles Beigbeder, président de Poweo, a annoncé qu’il allait « créer un fonds Greentech », pour lequel il est en train de rassembler des capitaux. Ce fonds disposerait de 200 millions d’euros.
——–
Charles Beigbeder a également débattu avec Claude Allègre et Gérard Mestrallet de « croissance verte ». Extraits.
Le réchauffement climatique?
Le réchauffement marque-t-il une pause? Peut-être, répond Claude Allègre. Il y a une stabilisation et déjà, « certains annoncent un petit âge glaciaire ». La « science climatique » est récente, elle « a à peine 15 ans » et ses modèles ne sont pas probants: « ça ressemble tout à fait à ce qui s’est passé dans le domaine de la finance ». Claude Allègre prédit qu’après « le modèle du réchauffement, maintenant il va y avoir le modèle du refroidissement » et se dit « très sceptique » quant à la validité de ces deux modèles.
Pour Charles Beigbeder, la question du réchauffement climatique ne peut pas être évacuée si aisément: « il faut absolument réduire les émissions de gaz à effet de serre ». Le constat est partagé par les scientifiques et les politiques: « Ils vont tout de même se réunir à Copenhague! » Mais « le problème de l’énergie est indépendant du changement climatique! », affirme Claude Allègre, se disant partisan résolu des économies d’énergie et des énergies propres. « Lorsque j’étais au gouvernement, j’ai soutenu le véhicule électrique. Savez-vous quel est le ministre qui s’y est opposé? La ministre de l’Environnement* (car) il s’agissait d’électricité d’origine nucléaire ».
Emploi vert et économie
Pour Charles Beigbeder, d’ici 2020, il faudra créer 600.000 emplois « verts » (installateurs de toitures photovoltaïques, électriciens, plombiers, thermiciens, chauffagistes). « Il faut des filières de formation à ces nouveaux métiers » (formation intiale et formationcontinue), estime-t-il. Les subventions aux énergies renouvelables? « Pour le photovoltaïque, on va arriver d’ici 2015 à l’équilibre économique et on se passera de subventions (…). Pour le nucléaire, rappelle-t-il, avant que la technologie arrive à maturité, la subvention de l’Etat a été colossale ».
La taxe carbone?
« J’étais plutôt contre l’année l’année dernière lorsque le baril était à 150 dollars, indique Charles Beigbeder. Mais il est redescendu à 50 dollars ». Pour plusieurs raisons, l’indépendance face à des pays producteurs qui posent des questions de géopolitique, la lutte contre le réchauffement climatique, il est utile de « développer les bons signaux vers les consommateurs » parce que « l’effondrement du prix du pétrole a été un mauvais signal ». Gérard Mestrallet qui s’est « autant électricien que gazier » a à nouveau regretté que l’électricité soit hors du champ de la CCE (contribution climat énergie). Evoquant la présence massive du chauffage électrique et le recours à l’électricité en période de pointe, il a indiqué que l’électricité en France « émet 42 millions de tonnes de CO2 tandis que le gaz émet 45 millions de tonnes de CO2 (…). Le prix de l’électricité est déjà bas en France. On va inciter les Français chauffés au gaz à basculer vers l’électricité ». Quant à Claude Allègre, soulignant que la France « représente 1% des émissions mondiales de CO2, il a mis en avant que ce n’est pas en taxant le CO2 français qu’on va changer quoi que ce soit. Une taxe mondiale, oui. Française, non. »
————
* Il s’agissait alors de Dominique Voynet.