Total a inauguré aujourd’hui son centre de stockage du CO2 à Lacq, en présence de Valérie Létard (cf notre actu du 28 mai 2009: Du CO2 sous le Jurançon).
Dans un communiqué, Total a indiqué que cette opération industrielle prévoit de capter et piéger environ 120.000 tonnes de dioxyde de carbone.
Les opposants à ce projet-pilote (Coteaux Jurançon environnement, Santé-environnement Bassin de Lacq, FNE, les Amis de la terre, le RAC, le comité de liaison des énergies renouvelables, Aquitaine Alternatives) ont écrit la semaine dernière à Jean-Louis Borloo, lui demandant de « ne pas cautionner cette initiative », indique le site Développement durable.com. Qui ajoute que « les riverains, qui se sont d’ores et déjà regroupés dans diverses associations, ont déposé un recours devant le Tribunal administratif de Pau ».

Dans son intervention, Valérie Létard a énoncé les trois conditions à remplir avant de pouvoir passer à une phase véritablement industrielle: « La première condition, c’est celle de la viabilité économique: pour être rentable, le CSC a besoin d’un marché du carbone fiable, structuré et efficace. Je ne vous cache pas que ce n’est pas encore le cas au niveau international: nous ne sortons pas de Copenhague avec un prix du carbone au niveau mondial. Mais au
niveau européen nous sommes bien en phase, avec une directive «quotas» extrêmement claire, et une généralisation de la mise aux enchères des quotas à partir de 2013.
La deuxième condition, c’est celle de la sécurité : nous sommes face à un procédé totalement nouveau, ce qui nous oblige collectivement, à faire preuve d’une vigilance absolue. Je voudrais préciser, à cette occasion, que les sites de stockage de CO2 sont évidemment sélectionnés sur des critères très stricts de sécurité. De plus, les projets de stockage font l’objet d’expertises extrêmement approfondies et sont encadrés, comme c’est le cas à Lacq, par des programmes de surveillance et de prévention des risques, sous le contrôle de l’inspection des installations classées. J’ajoute enfin que nous avons demandé à Total de faire en sorte que le stockage du
CO2 soit réversible de façon à ne pas hypothéquer l’avenir : même s’il s’agit d’une mesure extrême, je crois que c’est aussi ça, le principe de précaution.
Et puis, la troisième condition, qui est en partie liée à la précédente, c’est celle de l’acceptabilité : nous devons mener, sur chaque projet, la concertation la plus large possible.
L’acceptabilité, ça ne se décide pas d’en haut, ça ne décrète pas, ça se gagne: ça se gagne par la confiance, par la transparence, par la discussion et par la pédagogie. On ne fera jamais rien de bon et surtout de durable, sans le soutien des populations locales ».

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