Après le plutonium, l’uranium. Dimanche 25 octobre, le CEA de Cadarache a fait état d’une rétention d’uranium supérieure à la limite autorisée dans une structure en cours de démantèlement. Il s’agit cette fois-ci d’uranium légèrement enrichi (enrichissement inférieur à 1,65%) qui a été retrouvé en quantités supérieures à la limite autorisée, sur le site. Le CEA indique avoir enregistré un stockage d’uranium enrichi de 10 kg dans une cellule blindée en cours de démantèlement de la station de traitement d’assainissement et de reconditionnement, soit un écart de 6 kg avec la limite autorisée fixée à 4 kg.
Cette annonce fait suite à la découverte d’une quantité de plutonium supérieure à celle attendue au sein de l’Atelier de technologie du plutonium (ATPu), le 6 octobre dernier. Il y avait 39 kilos au lieu des 8 kilos évalués présents dans ce laboratoire en cours de démantèlement.
Ces deux découvertes successives montrent la complexité de l’inspection de certains sites nucléaires, notamment parce que des poussières peuvent s’accumuler dans des « coins et recoins », selon l’expression du commissaire à l’ASN, Marc Sanson, qui s’était exprimé devant la commission parlementaire le 19 octobre dernier.
Citée par l’AFP, Marie-Pierre Comets, également commissaire à l’ASN, a indique « même si on parle de kilos, les volumes sont petits », car le plutonium est très dense : « 10 kg de métal plutonium représentent un demi-litre ».
Le réseau Sortir du nucléaire a prophétisé de « nombreuses autres mauvaises surprises » à venir sur le site de Cadarache et ailleurs: « la problématique est assurément la même dans divers autres sites, et en particulier dans les autres sites nucléaires « monstrueux » que sont Marcoule (Gard), Tricastin (Drôme/Vaucluse) et La Hague (…). Le CEA, Areva et EDF ont construit en France, depuis 50 ans, d’innombrables installations nucléaires qui sont aujourd’hui dans un grave état de délabrement, qui contiennent des quantités souvent indéfinies de diverses matières nucléaires, et qui font courir le risque de graves accidents nucléaires ».
De leur côté, plusieurs députés (notamment Yves Cochet – Verts- et Christophe Bouillon – PS) envisagent la création d’une commission d’enquête parlementaire.