Nous retranscrivons ci-après quelques extraits des débats des 12èmes Assises de l’énergie qui se tiennent à Grenoble les 25, 26 et 27 janvier.
> Nous signalons par avance à nos lecteurs sourcilleux que ce compte-rendu n’est nullement exhaustif…

Quoi de neuf?
Quoi de neuf est une séances de questions-réponses sur l’actyalité.
Cliquez ici pour télécharger le diaporama du « quoi de neuf 2011 ».

Intervenants:
Pascal Sokoloff, directeur général de la FNCCR,
Marc Jedliczka, dircteur général d’Hespul et vice-président du CLER
Philippe Van de Maele, directeur de l’Ademe
Animation: Gérard Magnin, délégué général d’Energy cities

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Réglementation thermique

La réglementation thermique qui s’appliquera en 2012 est un « bond en avant »*, estime Philippe Van de Maele. « L’objectif est d’arriver à une réglementation thermique positive en 2020. » Il reste « beaucoup à faire dans l’existant ». Marc Jedliczka estime que « 2011 sera l’année du rabot », déjà amorcée avec un « Grenelle 2 décevant ». Et refuse le « bond en avant; on s’est juste mis dans la norme européenne ». Sur la RT, « on aura des bâtiments très loin de qu’on nous annonce ». L’ambition des 38% était « très importante, mais il n’y a pas les moyens qui vont avec ». Philippe Van de Maele considère que « le Grenelle 2 a entériné beaucoup d’avancées, même s’il y a eu des reculs ». Pour Pascal Sokoloff, « l’effet déceptif était assez prévisible », compte tenu des multiples propositons qui ont accompagné le processus Grenelle. Il faut désormais « mettre en oeuvre de nouveaux outils (contrats de performance énergétique pour lesquels il faudra être vigilants…) » et cela se fera « au niveau des collectivités locales », dans un contexte de contraintes financières fortes.

Urbanisme
« La problématique de la mobilité n’est pas encore assez prise en compte », observe Philippe Van de Maele. Il signale « un appel à projets sur les transports publics qui a entériné plus de 400 km de bus en sites propres », évoque la « desserte des logements sociaux », conjuguant environnement et social. Pascal Sokoloff souligne « le défi du déploiement de la fibre optique sur le territoire national », qui aura des incidences en termes de réduction des besoins de transport.

PCET

« Le regroupezmeznt des collectivités est un des outils à mobiliser pour mettre en oeuvre les PCET, constate Pascal Sokoloff. Il y a la notion de mase critique, de seuil… » Les schémas de « réforme de l’Etat, avec les DREAl, les DDT, sont à prendre en compte, estime Marc Jedliczka. C’est un vrai mouvement d’ouverture ».

Cit’ergie

Pour Philippe Van de Maele, « c’est un outil de méthodologie, avec des objectifs que se fixent les collectivités. Ca se perfectione, on sent une dynamique avec les collectivités locales ».

Eolien
La création du régime ICPE fait que « la France cumule les reards. C’est un marché qui n’arrive pas à décoller ». Le Parlement « a réduit les ambitions du Grenelle, observe Philippe Van de Maele. Il y a beaucoup à faire pour développer l’éolien. C’est une énergie d’avenir ». Pascal Sokoloff estime qu’on peut « comprendre les réactions de rejet que l’éolien suscite en termes d’atteinte au paysage », tout en soulignant qu’il « s’agit d’une énergie séduisante ». Les collectivités, non contraintes à la profitabilité, peuvent s’y impliquer et développer des projets, dans une perspective de « service public locaux d’électricité ».

Photovoltaïque
Dénonçant un « pilotage à vue avec des arrêtés à répétition », Marc Jedliczka estime que l’énergie solaire est problématique car elle est « culurellement à l’opposé de la culture énergétique française: c’est petit, c’est décentralisé… » Avec le moratoire, ce qui « bien marché, c’est que tout le monde s’oppose aux décisions de l’Etat, de la DGEC… » Philippe Van de Maele « partage l’analyse: la production décentralisée ne passe pas. Le tarif d’achat est excessivement élevé, il faut le reconnaître. Il y a un débat en cours, l’Ademe y participe. C’est aussi un sujet industriel », indique-t-il. Il convient de trouver « un équilibre » entre les objectifs environnementaux et le développement d’une filière française, aujourd’hui « non structurée ». Gérard Magin déplore des « signaux négatifs » et la « suppression d’emplois chez Photowatt ». Aec les énergies renouvelables et le Grenelle, « on est sur des logiques à long terme, rappelle Pascal Sokoloff. On arrivera un jour ou l’autre à la parité et toute l’équation économique sera bouleversée, y compris l’obligation d’achat. Il faut être attentif à l’impact sur le prix de l’électricité (CSPE), et passer à une logique de régulation financière, contre une logique de volume aujourd’hui… ». L’objectif de 23% sera-t-il tenu? « Il serait dommage de freiner le photovoltaïque si on ne le tient pas sur l’éolien… » Philippe Van de Maele évoque « le stockage décentralisé de l’énergie » qui pourrait aussi concerner le photovoltaïque.

Loi NOME
La loi NOME résulte du « manque de dynamisme du marché de l’électricité, souligne Pascal Sokoloff. Encore aujourd’hui, 95% des Français achètent l’électricité chez leur fornisseur historique. La loi NOME « instaure une concurrence assez largement artificielle », en imposant à EDF de vendre une partie de sa production nucléaire à ses concurents. La concurrence ne joue que sur la commercialisation… « Peut-être l’efficacité énergétique sera-t-elle la providence du marché » si la concurrence conduit les « fournisseurs à faire preuve d’imagination ». De fait, « un autre sujet s’est invité dans la loi NOME, les capacités d’effacement. Là aussi, il y a une vertu environnementale, si l’on parvient à éviter de recourir à des centrales de production de pointe, fortement émettrices de CO2. La hausse annoncée des tarifs de vente de l’électricité pourrait avoir un effet vertueux en rendant compétitives les énergies renouvelables… » Il évoque enfin la nécessaire réflexion des colectivités quant à la suppression des TRV en 2016: groupements d’achat…

Véhicule électrique
« Le vieux fantasme de la voiture électrique va sans doute se concrétiser », estime Pascal Sokoloff, du fait de la volonté gouvernementale et des ambitions des constructeurs. Marché de masse ou de niche? La question n’est pas tranchée. Pour Marc Jedliczka, c’est un marché de niche, celui du transport individuel, modèle dépassé. Philippe Van de Maele pense également que « c’est très lié aux déplacements urbains », donc pas un marché de masse. Il en souligne les avantages en termes de bruit et de qualité de l’air.
Il y a des enjeux en termes de stockage et de pointe, rappelle Pascal Sokoloff. Ca peut être vertueux ou non selon le moment où l’on recharge son véhicule ». Pour les collectivités locales, une disposition du Grenelle « leur donne compétence pour déployer sur leur territoire des infrastructures de charge, en cas de carence de l’initiative privée. On est un peu sceptiques sur le modèle économique ».

Certificats d’économie d’énergie
« A la FNCCR, on apprécie cet outil qui surlmonte la contraduction consubsyantielle aux fournisseurs de vendre des électrons et des molécules tout en réduisant la consommation. Les CEE permettent de résoudre cette contradiction ». Durant le Grenelle, on a craint que les collectivités soient écartées du dispositif mais ce n’a heureusement pas été le cas. « On y croit tellement que la FNCCR a organisé un Grand Prix des certificats blancs qui récompense les collectivités les plus vertueuses et efficaces en ce domaine ». Pour Philippe Van de Maele, la quantité de CEE « reste très insuffisante (…). Le vrai marché des EE n’est pas encore mûr et le sera probablement dans les trois années qui viennent ».

Compteurs communicants
Sur les smart grids, Pascal Sokoloff observe que, « le développement des énergies renouvelables, ce n’est pas moins mais plus de réseaux (…). On est devant un nouveau cycle d’investissements, dont les compteurs communicants sont la première étape ». Quant aux compteurs Linky, testés par ERDF, on a vu « un certain nombre de fonctionnalités qui conviennent au GRD: relève à distance, lutte contre la fraude… Pour le consommaetur, c’est moins évident. Il faudrait être attentif à ce qu’on propose au consommateur une meilleure information, une meilleure connaissace de sa consommation… » Marc Jedliczka esyime que Linky est un outil au service d’un opérateur un seul. S’il faut plus tard changer de compteur, ça va coûter très très cher… » Philippe Van de Maele déplore que ces compteurs ne permettent pas aujourd’hui de faire de la MDE. Compte tenu du modèle économique des fournisseurs, « un des risques est que l’on fasse des économies d’énergie chez ceux qui consomment beaucoup mais ça pose des problèmes sociaux ».

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* Rappel: le Grand Bond en avant chinois a causé environ 30 millions de morts…