Dans un communiqué, l’ANODE a réagi à l’annonce par le gouvernement d’un gel du prix de l’ARENH jusqu’au 30 juin 2015 (à 42 euros/MWh), son prix pouvant ensuite être fixé à 44 euros/MWh au 1er juillet 2015.

Si l’association dit apprécier « de pouvoir disposer enfin d’un minimum de 6 mois de visibilité », elle rappelle « son opposition à la future méthode de calcul du prix de l’ARENH, actuellement envisagée par les pouvoirs publics. » L’ANODE observe que l’ARENH intègrerait « en contradiction évidente avec les règles comptables (…) la totalité des investissements dits « de grand carénage » qu’EDF prévoit d’effectuer d’ici 2025 – estimés aujourd’hui à 55 milliards d’euros – comme s’il s’agissait de charges d’exploitation courantes. » Et fait observer « qu’une grande partie de ces investissements portera ses fruits bien après 2025. » Ce qui soulève, malgré la volonté gouvernementale « de permettre à EDF d’accumuler des réserves financières pour investir dans des capacités de renouvellement du parc de production », plusieurs questions, déjà posées par l’Autorité de la Concurrence, dans son avis du 20 octobre 2014. Celle-ci a estimé non souhaitable » que la méthode de calcul du prix de l’ARENH s’écarte de manière excessive ou injustifiée des principes comptables », a évoqué le risque de voir les consommateurs aux TRV payer deux fois « une partie de ces investissements » et mis en garde contre « une surévaluation du prix de l’ARENH (qui) créerait un risque de subventions croisées entre l’activité nucléaire et les autres activités d’EDF. »

Pour l’ANODE, avec un coût comptable de production nucléaire « estimé à environ 34 euros/MWh par la CRE », le prix de
« l’ARENH à 42 euros/MWh (et a fortiori de 44 euros/MWh mi 2015) constitue évidemment une surévaluation à la fois
excessive et injustifiée, notamment en l’absence de visibilité sur l’avenir du dispositif après 2025. » Dénonçant un calcul fait « au profit du confort financier d’EDF et au détriment des consommateurs », « non conforme au droit de la concurrence », l’ANODE estime que « le prix et le projet de méthode de construction tarifaire de l’ARENH doivent être impérativement revus. »