L’«l’âge d’or» du gaz c’est pour bientôt, rappelle Alcimed. Plus précisément « dans les 10-20 prochaines années. »

Et les gaz non conventionnels, entendez « les gaz de réservoir compact «tight gas», les gaz de schistes et les gaz de charbon appelés «coal-bed methane » (CBM) », y joueront un rôle croissant. Tandis que le gaz gagnera des parts de marchés face au pétrole (sa part passant de 21% en 2009 à 25% en 2035), ces gaz non conventionnels, qui « ne représentent que 13% de la production mondiale de gaz en 2009″ vont progresser très fortement pour représenter , »près du quart de la production mondiale en 2035. La production de gaz de schiste atteindra 11% de la production mondiale de gaz en 2035, tandis que la production de gaz de charbon atteindra 7%, suivie par celle des gaz de réservoir compact à 6%. »

Ces mouvements s’accompagnent d’une redistribution des cartes (y compris géographiques). Lors d’un récent colloque organisé par Les Echos, Jean-Marie Dauger (GDF Suez) faisait état de la chute des prix du gaz enregistrée aux Etats-Unis qui se traduisait par l’impossibilité pour leurs voisins canadiens d’exporter du gaz à un prix compétitif. Alcimed souligne que « la production de gaz de schiste est aujourd’hui surtout concentrée aux Etats-Unis avec une production de 140 milliards de m3 en 2010 » (23% du total et… 50% en 2035 selon l’AIE). « Les zones de croissance les plus importantes pour le gaz de schiste sont notamment la Pologne et la Chine. La Pologne pense pouvoir commercialement produire du gaz de schiste en 2014 et pourrait atteindre une production de 1 milliard de m3 par an à la fin 2014. » Quant à la Chine, elle pourrait en « produire entre 60 et 100 milliards de m3 », soit « entre la moitié et les trois quarts » de sa consommation.

En France, la levée de boucliers face aux permis de recherche a bloqué au moins temporairement les projets. Pourtant, « les premières estimations portent ses réserves de gaz de schiste à 100 ans de
consommation ». Alcimed rappelle la création d’une commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures
liquides et gazeux (décret le 21 mars 2012)
.

La question de l’acceptabilité reste entière, posée principalement par la technique de « la fracturation hydraulique. Cette technologie suscite un certain nombre d’interrogations quant à son impact sur l’environnement », note placidement Alcimed. Avant de souligner que les entreprises concernées « savent que l’augmentation de la  production passe par des études environnementales complètes pour rassurer les pouvoirs publics et la population, et aussi préserver leur image. L’Europe pourra entre autres s’appuyer sur les études lancées par l’EPA, dont les résultats sont attendus en 2012 et 2014 sur la gestion en eau, et sur l’élaboration de nouvelles réglementations sur les opérations de fracturation hydraulique aux Etats-Unis. »

La société de conseil plaide pour la création d’une « filière d’excellence » française, qui associerait les acteurs du traitement de l’eau, et aurait vocation à exporter son savoir-faire.

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Et pendant ce temps-là
José Bové a participé à une réunion publique sur les gaz de schiste à Uzès et a posté ses photos, très chic en noir et blanc, sur facebook.

Evoquant les « 61 permis en cours , des permis qui portaient sur les gaz de schiste, les gaz de houille ou les gaz de grès », il a déploré « l’opacité » des dossiers (« nous avons saisi la CADA, qui nous a donné raison mais nous n’avons reçu aucune information ») et invité les participants à « appeler régulièrement leur Préfecture » pour savoir si des demandes de travaux y étaient déposées. « On les attaquera à chaque fois. » José Bové souhaite « une loi qui interdirait sans ambiguïté une bonne fois pour toute les exploitations dans la roche mère et en Méditerranée. » Faute de texte satisfaisant, il reviendrait « pour les travaux pratiques ». Le gaz d’hamburger ogm n’a qu’à bien se tenir.