Le comité central d’entreprise (CCE) d’EDF SA a lancé une campagne d’affichage pour s’opposer au projet de loi portant nouvelle organisation du marché de l’électricité (NOME). Une initiative à notre connaissance inédite. Entretien avec Marie-Christine Nadeau, secrétaire au CCE d’EDF.

Votre campagne d’affichage a débuté il y a quelques jours. Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes de ce dispositif?
Marie-Christine Nadeau: Nous avons des panneaux à paris, en Ile-de-France et dans la région lyonnaise. Il y a 180 panneaux de 4 mètres sur 3 en tout. Le budget est de 300.000 euros: il comprend la conception, l’impression, l’espace et aussi des flyers et des affiches 60 cm x 80 cm. La campagne d’affichage dure une semaine. Les flyers et les petites affiches sont envoyés aux comités d’entreprise locaux pour poursuivre la campagne localement.
Nous devions aussi être présents à Marseille via les panneaux JC Decaux mais on a subi un refus, lié au message et au visuel initiaux. JC Decaux a estimé que notre campagne représentait l’action du gouvernement de manière trop négative, avec un homme cagoulé et le mot «hold-up». Nous avons donc retiré la cagoule et remplacé «hold-up» par «main basse». Cela n’a pas convaincu JC Decaux qui préfère se concentrer sur la pub, et non pas les messages économiques ou politiques.

Pourquoi avoir opté pour juillet?
Marie-Christine Nadeau: En fait, nos négociations avec Decaux nous ont empêché de faire la campagne pendant les débats à l’Assemblée nationale. Cela dit, il y a encore beaucoup de monde à Paris et j’ai pu vérifier sur place que les panneaux étaient bien visibles.

Ce type d’opérations de communication est inhabituel….
Marie-Christine Nadeau: C’est vrai, d’autant plus que nous devions intégrer plusieurs paramètres: un message compliqué, un visuel dense… Nous souhaitons attirer l’attention, interpeller la population. C’est suffisamment rare comme opération pour marquer l’opinion. D’une part, on crée l’événement avec les panneaux 4×3, de l’autre, on informe localement avec des outils comme les flyers ou affiches.

Et par la suite?
Marie-Christine Nadeau:
Nous ferons une analyse des retombées presse, de la perception de la population, via les élus des CE locaux… Nous déciderons en novembre s’il y a lieu de poursuivre dans le cadre de la seconde lecture à l’Assemblée nationale.

D’où provient le financement?
Marie-Christine Nadeau: Il faut d’abord préciser que le CCE n’est pas le CCAS d’EDF. Le financement du CCE est assuré indirectement par les CE locaux qui perçoivent 0,2% de la masse salariale. Une partie de cette somme est mutualisée pour organiser des forums, des colloques, des missions d’expertise ou des campagnes comme celle-ci. Contrairement à ce que croit un de vos lecteurs, il n’y a pas de fonds publics dans cette campagne.