Le 7 mars dernier, la CRE a lancé une consultation pour l’élaboration du futur tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, dit Turpe 4 dans le langage alambiqué des poètes technocratiques de la fée électricité*. La consultation s’est achevée le 6 avril.

Dans un communiqué, le Sipperec pose la question de l’impact social d’une éventuelle augmentation de ce tarif, lequel représente un peu moins de la moitié de la facture des particuliers. Pour ces derniers, l’impact serait particulièrement significatif s’ils se chauffent à l’électricité (33% des ménages) et que « les propositions de facturation différenciée en fonction du mode de chauffage sont validées. » Le Sipperec souligne « que 48% des ménages qui se déclarent en inconfort thermique et limitent déjà leur consommation de chauffage en raison de son coût, utilisent l’électricité pour se chauffer. »

Les familles qui se chauffent à l’électricité risquent de voir augmenter leur facture plus que les autres
Craignant des « évolutions tarifaires qui viendraient peser sur les familles les plus modestes », Catherine Peyge (photo), présidente du syndicat intercommunal, demande la publication « des études et données dont dispose la CRE afin de pouvoir identifier précisément les conséquences tarifaires des évolutions proposées pour les différentes catégories d’usagers du réseau, à la fois les entreprises et les consommateurs particuliers. »

En outre, observe le Sipperec, certaines dispositions envisagées seraient en contradiction avec les principes de la péréquation tarifaire, qui « n’existe déjà plus pour la fourniture ». Ainsi, dans le document mis en consultation, la CRE estime qu’il faut « s’assurer que, pour chaque option tarifaire, les recettes générées correspondent aux coûts induits par la catégorie d’utilisateurs qui la choisit », contrairement à la logique de la péréquation qui « se définit comme la répartition des charges et des ressources entre usagers d’un même service public. »

Sur la question des tarifs aux heures de pointe, le Sipperec note la possibilité d’une référence «locale»: « autrement dit les heures pleines et les heures creuses ne seraient plus nécessairement fixées sur la même tranche horaire à Lille et à Bordeaux. » Pour l’autorité concédante, l’intérêt d’un tel dispositif est réel mais « sa mise en œuvre suppose de justifier en toute transparence la segmentation des heures de pointe retenue, c’est-à-dire de justifier le niveau de découpage géographique retenu, en communiquant l’ensemble des informations sur le niveau des consommations à la maille retenue. »

Cliquez ici pour lire le communiqué du Sipperec.

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* De colloques en conférences, nos oreilles s’esbaudissent de sonorités divergentes: tel prononce « tûrp », tel autre y va de son « turpeu », jusqu’à celui-ci qui se lance dans un « teurp ». Cette consultation de la CRE (cré ou creu?) ne pourrait-elle être l’occasion enfin de trancher? Nous suggérons: « tiourp ».