Annoncée à 10h30 pour se tenir à 11h30, la conférence de presse annonçant les résultats de l’appel d’offres pour l’éolien offshore se tient aussi sur Twitter. Bien au chaud, derrière une tasse de café, nous suivons le LT (live-tweet) du cabinet d’Eric Besson, un exercice désormais classique.

Les lauréats sont annoncés en deux tweets successifs et il n’y a pas de surprise:

– Fécamp (498 MW) : Eolien Maritime France,
– Courseulles-sur-Mer (450 MW) : Eolien Maritime France
– Saint-Nazaire (480 MW) : Eolien Maritime France,
– Saint-Brieuc (500 MW) : Ailes Marines SAS,
– Le Tréport : sans suite.

> Sur le site du gouvernement, est présentée la carte de france des projets retenus.

On traduit:
Eolien Maritime France, c’est le consortium formé par EDF-Alstom-Dong et Ailes Marines SAS, c’est celui d’Iberdrola-Areva-Eole-RES-Technip-Neoen Marine

Le tweet des chiffres-clefs :
« La sélection permet le déploiement d’une Ptotale de près de 2 000 MW, inv de 7 Mds€, création de 10 000 emplois indu directs »

Pour Le Tréport, le gouvernement indique qu’une concurrence insuffisante et un « prix d’achat de l’électricité le plus élevé parmi les 5 zones » ont conduit à déclarer le lot infructueux. Cela aurait entraîné « une surcharge de l’ordre de 500 millions d’euros pour la Contribution au service public de l’électricité. »

Il est annoncé le lancement d’un nouvel appel d’offres au second semestre 2012. Le Tréport sera repêché; s’y ajoutera « la zone de Noirmoutier ».

Le communiqué officiel est consultable ici.

A 13h29, GDF Suez, écarté, a réagi laconiquement aux résultats, via son compte twitter:

« #eolien offshore : notre offre, comme nos autres projets, est conforme à notre discipline financiere, gage de crédibilité industrielle »

Le consortium mené par EDF a publié un communiqué dans lequel est détaillée la « création d’environ 7.500 emplois directs et indirects ».

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La satisfaction de Jacques Auxiette
Le président de la région Pays de la Loire s’est félicité de cette décision, la qualifiant de « formidable nouvelle pour le territoire des Pays de la Loire! », notamment par l’impact industriel du projet, Alstom ayant « annoncé l’implantation à Saint-Nazaire du premier site au monde dédié à la production et à l’assemblage d’éoliennes offshore ».
Cliquez ici pour télécharger le dossier de presse « Energies marines renouvelables en Pays de la Loire: quelques repères ».

… et du port maritime de Nantes Saint‐Nazaire
Dans un communiqué, le port indique se préparer à « accueillir cette nouvelle industrie », par l’aménagement idoine « des espaces  portuaires situés en aval de l’estuaire ». Il est prévu de créer « un pôle industriel à Montoir‐de‐Bretagne, en complément du pôle logistique initialement prévu. Pour mémoire, le Grand Port Maritime de Nantes Saint‐Nazaire a déjà amorcé des travaux avec les places industrielles et portuaires normandes. Ils visent à établir un schéma logistique prenant en compte autant les savoir‐faire locaux que la proximité des champs éoliens. »

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Le dépit de Jean-Michel Germa
Au même moment, Jean-Michel Germa, fondateur de la Compagnie du Vent et en conflit avec GDF Suez, transmettait une déclaration mettant en cause la stratégie du groupe franco-belge pour cet appel d’offres. Le projet était initialement porté par la Compagnie du vent (parc éolien des Deux Côtes situé au large de la Somme et de la Seine Maritime).

« Le montage par lots privilégié et coordonné par La Compagnie du Vent en charge de l’ingénierie pour le compte de GDF Suez, aurait permis d’obtenir une meilleure rentabilité du projet et un tarif de vente de l’électricité plus compétitif, un des trois critères d’appréciation de l’appel d’offres du gouvernement. En privilégiant un montage clé en mains, excluant le leadership d’une société spécialisée dans l’éolien, GDF Suez a choisi une autre stratégie se privant d’un véritable savoir-faire. Elle a finalement bâti un projet plus coûteux qui n’a pas su convaincre. »

Pour Jean-Michel Germa, c’est ce « différend stratégique » qui explique sa « révocation » de la société qu’il avait créée. Il estime que celle-ci est « fragilisée sur le plan économique » et déplore un « rapport de force (..) très inégal dans notre pays » entre PME et grands groupes, invitant la France à s’inspirer « du modèle allemand qui favorise le développement de PME et d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaires). Le code allemand des sociétés prévoit en effet que si un groupe prend dans son seul intérêt des décisions préjudiciables aux intérêts d’une PME qu’il contrôle, il doit alors indemniser l’entreprise lésée par cette décision »

Lire la déclaration complète de Jean-Michel Germa.

La vidéo promotionnelle d’Alstom consacrée à « Haliade 150-6MW, première éolienne en mer de nouvelle génération »