Les premières stations Autolib’ sont en cours de construction à Paris. Comme l’indique 20 minutes, outre les premiers travaux, « cinq Blue Car de la marque Bolloré, la voiture électrique retenue par le syndicat mixte Autolib’, ont été immatriculées au mois de juillet ».

Ces stations de surface sont conçues pour accueillir 5 véhicules chacune. « A terme, le dispositif comptera 500 stations en surface et 200 en parking souterrain dans Paris, et 400 dans les 45 autres villes de banlieue qui ont adhéré au syndicat » mixte. Le dispositif prévoit 2.250 places de parking « réservées à Autolib’, pour environ 3.000 voitures ». Le calendrier est ambitieux avec la livraison d’environ 250 stations « avant la fin de l’année » et l’ouverture du service au public le 1er décembre.

20 minutes donne également quelques informations sur l’organisation et le coût du dispositif. « Pour y accéder, l’utilisateur devra au préalable s’inscrire en fournissant permis de conduire et pièce d’identité, et un dépôt de garantie (non encaissé) de 150 euros ou 200 euros selon la formule choisie. Trois formules d’abonnements seront proposées : un an (12€ par mois, puis 5 euros la première demi-heure d’utilisation, 4 euros la deuxième, 6 euros les autres), 7 jours (15 euros, puis 7euros la première demi-heure, puis 6 euros et 8 euros), 24 heures (10 euros, puis 7 euros la première demi-heure, puis 6 euros et 8 euros). »

Ce système d’autopartage sera « le seul » en France où il sera possible, comme pour les Vélib’ et autres services de location municipaux de vélos, de prendre « une voiture dans une station, et de la rendre dans une autre ».

Un « gouffre financier » selon Denis Baupin
Mais le projet ne fait pas l’unanimité, y compris au sein de la majorité municipale. dans un entretien accordé au BIP (groupe Moniteur), Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat, se dit « contre ce projet. Autolib risque d’amener les gens à reconsidérer la voiture comme le mode de transport de référence. C’est pourquoi je privilégie les systèmes d’auto-partage qui permettent d’utiliser la voiture uniquement lorsque l’on en a vraiment besoin ».

Alors que l’évaluation du potentiel économique d’Autolib’ fait débat (le syndicat mixte table sur « plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur les douze années de délégation de service », une hypothèse qualifiée par le Centre d’analyse stratégique de « très optimiste », Denis Baupin a un avis particulièrement tranché: « d’un point de vue économique, il va également y avoir un problème. La ville de Paris a calculé que le service serait équilibré s’il atteignait les 220.000 abonnés. Avec 3.000 voitures, cela implique une voiture pour 75 abonnés, alors que les systèmes d’auto-partage s’équilibrent avec une voiture pour 10 à 12 abonnés. Donc Autolib va être confronté soit à une pénurie de voitures, soit, ce qui est plus probable, à un déséquilibre économique parce qu’il y aura moins de 220 000 abonnés. De mon point de vue, ce service sera probablement un échec et un gouffre financier ».

Photo: station Autolib’ en construction près de la Gare de Lyon.