Après les collectivités locales (communiqué FNCCR du 3 septembre) et l’UFC Que Choisir, la CLCV a réagi à son tour à la publication du décret du 31 août 2010 relatif au remplacement des compteurs électriques (Journal officiel du 2 septembre).

Dans un communiqué, l’association de défense des consommateurs dit adhérer au principe du déploiement « chez au moins 80% des usagers de compteurs dits intelligents, devant permettre à ces derniers de mieux connaître leur consommation pour la contrôler », mais estime nécessaire que de « nombreux points » soient éclaircis « avant qu’il ne soit trop tard ».

Le coût de l’opération, d’abord, doit être précisé: « la question est d’autant plus pertinente que les coûts semblent encore méconnus. De 120 à 240€ par usager selon le gestionnaire de réseau (ERDF). Selon le distributeur, le coût serait supporté par l’usager en raison de 1 à 2€ par mois et ce durant 10 ans ». Mais est-ce tout? La CLCV s’interroge: « y aura-t-il des frais d’entretien? Quelle sera la durée de vie des compteurs? » Vient ensuite une autre interrogation: « qui va bénéficier de ces nouveaux compteurs? Si l’intérêt théorique pour le consommateur existe, il reste dans la pratique à démontrer car aujourd’hui rien ne garantit que le compteur dit intelligent soit accessible dans les lieux de vie. De plus, c’est oublier bien vite tous les avantages financiers qu’en tireront les gestionnaires de réseaux, voire les fournisseurs, qui n’auront plus à envoyer leurs agents sur le terrain pour relever les compteurs et pourront moduler à distance de nouvelles offres ».

La CLCV plaide également pour une extension du calendrier de l’expérimentation, que le décret fixe au 31 décembre 2012: « enfin, il nous semble prioritaire avant de décider un déploiement national que l’efficacité technique des matériels soit démontrée, quitte à prolonger les périodes de test ».

En conclusion de son communiqué, la CLCV formule plusieurs demandes:
« – une évaluation précise du coût d’installation des compteurs d’électricité «intelligents» et une prise en charge financière des installations par les gestionnaires de réseau et les fournisseurs, principaux bénéficiaires.
– une expertise sur l’efficacité technique des compteurs avant tout déploiement.
– la mise en place de garanties concernant les données personnelles que transmettront ces nouveaux compteurs (accès, stockage….) ».
Cette dernière requête rejoint les préoccupations exprimées par la CNIL, le 5 août dernier.