Déclarée d’utilité publique le 28 juin dernier, la future ligne très haute tension dite « Cotentin Maine » est aujourd’hui contestée devant le Conseil d’Etat à la fois par des militants écologistes et des élus locaux.
Le 25 août, des élus concernés par le projet (c’est-à-dire dont les communes seront traversées par la future ligne) ont déposé un recours auprès du Conseil d’État, par le biais de quatre cabinets d’avocats. Au total, quelque cinquante communes sont engagées dans ce recours : 6 dans la Manche, 3 en Mayenne, ainsi que les trente-six communes de la communauté de communes de Vitré en Ille-et-Vilaine. A l’appui de ce recours, l’absence de démonstration de l’innocuité de la ligne sur la santé publique, via une étude d’impact. Les élus estiment « que le principe de précaution a été bafoué ».
De son côté, le Comité de réflexion, d’information et de lutte anti-nucléaire (CRILAN, membre du réseau Sortir du nucléaire) a indiqué avoir également déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre la ligne THT Cotentin-Maine, pour demander l’annulation de la déclaration d’utilité publique (DUP). Le Crilan estime que bien que la future ligne soit « prévue pour évacuer l’électricité produite par le réacteur EPR de Flamanville (…), aucune étude d’impact et dʼenquête publique nouvelles nʼont été diligentées depuis Flamanville (Nord Cotentin) jusqu’au centre Manche ( ST Sébastien de Raids.) » Le Crilan observe que « RTE sʼest dispensé de ces études nouvelles au motif que ces lignes avaient déjà fait lʼobjet dʼune déclaration dʼutilité publique dans les années 1980 après la construction des deux premiers réacteurs » et lʼassociation considère que « l’apport du réacteur de 1650 mégawatts EPR » conduit à une augmentation très significative de des « effets électromagnétiques entraînant un nouvel impact environnemental sur ce tronçon ».