Sans surprise, le temps de coupure moyen s’est encore dégradé l’an passé. Il est passé, hors événements exceptionnels (entendez: tempête Klaus et coup de vent Quinten), à 89 minutes, soit une hausse de 11%. Une détérioration dans le droit fil des années passées: on comptait 56 minutes de temps de coupure en 2004, 60 en 2005, 72 en 2006, 66 en 2007, 78 minutes en 2008…
Les chiffres d’ERDF, livrés ce matin dans Les Echos, confirment l’impact négatif de la chute des investissements dans les années 1990 et 2000 (cliquez ici pour visualiser l’historique des investissements), la récente reprise d’un cours d’investissements plus favorable (cf. Turpe 3) ne pouvant encore produire ses effets. Les Echos rappelle que l’objectif du contrat de service public est de 60 minutes.
Cumulé avec les événements exceptionnels, le temps de coupure moyen s’établit à… 198 minutes (plus de trois heures). 87 minutes sont imputables à la tempête Klaus et 6 minutes aux rafales de Quinten.

ERDF n’a pas encore délivré le détail des temps de coupure moyens pour le second semestre 2009 – marqué par une météo plus clémente pour les réseaux. Les chiffres du premier semestre témoignaient de fortes disparités: les Landes affichaient en effet un temps de coupure moyen par abonné basse tension de 4.111 minutes, soit plus de 68 heures, le Gers pointait en deuxième position (avec 3.008 minutes), le Lot-et-Garonne affichant quelque 1.102 minutes… La question de la fracture électrique des territoires les plus fragiles doit être posée.
> Cf. notre actu du 17 août 2009: Temps de coupure: les Landes et le Gers en première ligne.

La FNCCR demande une reprise significative des investissements, pour sécuriser les réseaux avec un plan d’investissement de 8 milliards d’euros en 8 ans. Ce plan vise notamment l’éradication des fils nus, techniquement les plus vulnérables ainsi que l’enfouissement ou le déplacement des lignes aériennes HTA situées en zone boisée.

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On observera également que le récent arrêté sur la qualité de distribution a suscité l’avis négatif de la CRE. Celle-ci a notamment rappelé que « la qualité électrique ne se limite pas à la tenue de tension et au nombre de coupures longues et brèves et à la durée annuelle cumulées des coupures longues. Dans l’objectif de l’amélioration de la qualité, la CRE déplore que le projet d’arrêté modificatif ne saisisse pas l’occasion de proposer des seuils réglementaires pour d’autres critères reflétant la continuité d’alimentation et la qualité de l’onde de tension ».