C’est jeudi que Paris doit donner le top départ de son appel d’offres Autolib’. Mais, aujourd’hui, surprise: Europcar a indiqué avoir décidé de poursuivre Paris pour « contrefaçon » et « concurrence déloyale », estimant que le projet de location de véhicules électriques en libre-service Autolib’, assorti de la marque Autolib’, « imite » sa propre marque, Autoliberté. La société de location souligne qu’elle a déposé la marque Autoliberté en 2000 en France et l’exploite depuis 2001. Elle estime en outre que « l’usage d’Autolib’ est un acte de concurrence déloyale car il porte sur un service identique de location de véhicules automobiles ».Il s’agit d’abonnements de location de voitures.
La ville de Paris a fait part de sa surprise face à cette assignation « car les services proposés par le loueur de voitures Europcar sous le nom « Autoliberté » différent largement de la délégation de service public que la Ville de Paris, la Région Île-de-France et 28 communes de la métropole francilienne travaillent à mettre en place au sein du syndicat mixte «Autolib’» ». Paris indique qu’Autoliberté, service de la société Europcar, reste « un abonnement à un service classique de location de voiture à essence ». Et met en avant le fait que son projet « prévoit la mise à disposition en libre-service, 7 jours sur 7 et 24h/24h de véhicules électriques en trace directe* ». Elle rappelle avoir déposé la marque «Autolib’» le 25 février 2008: « aucune objection n’avait été soulevée à ce moment-là. La ville de Paris fera valoir ces éléments devant la juridiction appelée à se prononcer sur ce recours. »
* Trace directe: possibilité de rendre le véhicule à un point différent de celui où on l’a emprunté (cf. le modèle Vélib’).
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Autolib’?
Le Préfet de Paris a pris le 9 juillet 2009 l’arrêté de création du syndicat mixte Autolib’, faisant suite à la délibération du Conseil de Paris de février 2009 ainsi qu’aux délibérations de plusieurs autres communes et communautés d’agglomération: communautés d’agglomération Plaine centrale du Val de Marne (Créteil, Alfortville et Limeil-Brévannes) et le Val de Seine (Boulogne-Billancourt et Sèvres), les communes d’Arcueil, Bagnolet, le Bourget, Cachan, Charenton, la Garenne-Colombes, les Lilas, Montrouge, Nanterre, Neuilly-sur-Seine, Pantin, Paris, Saint-Mandé, Saint-Maurice, Sceaux et Villeneuve-la-Garenne, sans oublier la région Île-de-France.
Annick Lepetit est présidente du syndicat mixte Autolib’.
A terme, 1.257 stations Autolib’, dont 700 dans Paris, devraient être réalisées et pourraient accueillir 5.000 voitures.
Le 6 décembre, ne enquête Ifop pour le Journal du Dimanche montrait que plus de six Parisiens sur dix (61%) avaient l’intention d’utiliser Autolib’ et 18% se disaient prêts à utiliser le système plusieurs fois par mois.