Tournant. Selon Capgemini, qui publie aujourd’hui son onzième Observatoire européen des marchés de l’énergie, « le secteur des utilities se trouve aujourd’hui à un tournant ».
Première raison: la baisse des consommations. « La crise a provoqué une baisse mondiale historique de la consommation d’électricité et de gaz, attendue à hauteur respectivement de -3,5%3 et -3% pour 2009 ». Cette baisse, essentiellement liée à la faiblesse de la demande des industriels, est la première depuis… 1945. Conséquence, les utilities « sous pression » ont dû différer, voire annuler certains investissements dans les infrastructures, mais aussi procèder à des cessions d’actifs. Le cabinet estime qu’à « plus long terme, les utilities devront faire évoluer leur modèle économique ». De fait, indique le 11ème Observatoire européen des marchés de l’énergie, si « plusieurs grandes utilities qui ont récemment effectué des acquisitions transfrontalières, (elles) ont vu fondre leurs «trésors de guerre» ». Cette difficulté se conjugue avec une baisse forte de leurs recettes: la baisse des prix et de la consommation (environ 5% pour l’électricité et 9% pour le gaz sur le premier semestre 2009 dans les principaux pays européens) a grevé leur chiffre d’affaires. C’est pourquoi plusieurs analystes ont abaissé leurs notations liées à la perception d’un risque financier afférent au secteur. L’analyse de Société générale Global research and strategy (qui a participé à la rédaction du chapitre de l’Observatoire intitulé «Finance and valuation of utilities companies») fait ainsi ressortir une dette cumulée des 10 principales utilities de 213 milliards d’euros en 2008, en augmentation de 113% depuis 2006″.
L’étude préconise aux utilities plusieurs mesures: « restaurer la confiance des investisseurs », en réinvestissant dans les activités de réseaux qui présentent « peu de risques opérationnels et (générent) des résultats relativement prévisibles », mais aussi en maintenant leurs « programmes de réduction des coûts ». A moyen terme, elles devront « s’adapter aux changements de la réglementation européenne et notamment au paquet Energie-climat. Elles doivent s’efforcer de construire des moyens de production d’électricité qui n’émettent pas de CO2 (comme les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire), mais aussi d’agir sur la maîtrise de la consommation d’énergie en utilisant au mieux les nouvelles technologies telles que les compteurs intelligents ou les réseaux intelligents ».

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