Les Amis de la Terre renouvellent leur cérémonie des « Prix Pinocchio du développement durable », qui visent notamment à dénoncer un « double discours », celui d’entreprises qui se disent « en faveur du «développement durable» alors que leurs impacts réels sont lourds et négatifs pour l’environnement ou les populations locales ».
Pour cette deuxième édition, douze entreprises françaises sont nominées, la plupart figurant déjà dans l’édition 2008: Total, Michelin, BNP Paribas, EDF, Bolloré, Accor, Peugeot, Crédit Agricole, Perenco, Herta, Société Générale, et France Betteraves. Ces entreprises « concourent dans trois catégories: environnement, droits humains et greenwashing ».
Les internautes sont invités à voter en ligne (date limite non précisée), la cérémonie publique de remise des prix état prévue le 24 novembre prochain à Paris.
Pour l’énergie (cliquez ici pour consulter le dossier), Total est épinglé, avec 6 autres compagnies pétrolières « pour l’exploitation d’un gisement de pétrole au Kazakhstan, dans le nord de la mer Caspienne », Areva pour le « transport dangereux de combustible nucléaire MOX (France-Japon) » et EDF pour sa campagne de publicité «Changer d’énergie ensemble» (catégorie greenwashing). les Amis de la Terre notent que « le but de cette campagne était d’essayer de convaincre le grand public, et ses dizaines de millions de clients, que la multinationale agissait concrètement et de façon importante pour promouvoir des alternatives propres aux combustibles fossiles, ainsi que des solutions au réchauffement climatique : économies d’énergie et efficacité énergétique, éolien, hydraulique, etc. La réalité est pourtant toute autre, et moins flatteuse pour l’énergéticien français. Dans son rapport Développement durable 2008, EDF affirme que les «énergéticiens sont confrontés à la nécessité de changer de modèle» pour répondre aux défis environnementaux, sociaux et économiques à venir. Mais on y lit aussi que le budget effectivement consacré par EDF à la recherche et au développement (R&D) des énergies renouvelables s’élevait en 2008 à 8,9 millions d’euros, alors que le budget R&D total d’EDF la même année s’élevait à 421 millions d’euros. La part consacrée aux énergies renouvelables, modèle énergétique de demain, représente donc 2,1% du total. Enfin, selon le magazine Terra Eco, la campagne de publicité d’EDF «Changer d’énergie ensemble» a coûté au total 10 millions d’euros pour sa conception et sa diffusion… Au-delà du vernis des discours, les chiffres sont donc cruels : EDF consacre dans la réalité plus de moyens à communiquer sur ses engagement dans les énergies renouvelables, qu’à faire de la recherche sur ces dernières!« .
En 2008, Areva avait été distingué à la fois pour la catégorie Environnement, entendez « meilleur non respect de l’environnement » et la catégorie Greenwashing (cliquez ici pour le palmarès 2008).