« Attention, marché de dupes », titre le mensuel Que Choisir d’octobre, qui, après 60 millions de consommateurs en septembre (cf. notre actu du 25 août), se penche à son tour sur le marché de détail de l’électricité et du gaz. En attaquant d’emblée le futur comparateur des offres que s’apprêtent à lancer le Médiateur national de l’énergie et la Commission de régulation de l’énergie, campagne de communication nationale à la clef. Pour l’UFC Que Choisir, ce comparateur est une « machine à faire quitter les tarifs réglementés ». En cause, un marché insuffisamment ouvert à la concurrence à la concurrence avec à peine 3,5% des consommateurs au prix de marché pour l’électricité (et 4,7% pour le gaz). « D’autant qu’il est impossible de connaître la proportion de ménages consentants et celle de personnes dupées », persifle le mensuel consumériste: « A Que Choisir, les témoignages sur les ventes forcées et les abus continuent à affluer » même si GDF Suez, longtemps en ligne de mire, a désormais « renoncé aux méthodes de cow-boy ». L’article évoque également la séparation des activités et la création des filiales ERDF et GRDF qui ont davantage perturbé le consommateur qu’elles ne l’ont incité à tester le marché concurrentiel.
D’où l’offensive du Médiateur et de la CRE qui, par leur comparateur, mettent en évidence que « les offres au prix de marché sont un peu moins onéreuses que le tarif réglementé (et que) l’électricité au prix de marché est plus environnementale que l’électricité au tarif réglementé », par le biais des certificats verts*. Et l’UFC de s’indigner: « ce comparateur est donc un hymne aux fournisseurs alternatifs et une franche invitation à quitter les tarifs réglementés (au prix d’un) énorme leurre, celui des «offres vertes» et d’un immense piège, celui de la fin des tarifs réglementés ». Pour les offres vertes, l’article ironise sur le recours aux certificats verts qui ferait croire aux consommateurs « que la France produit son électricité avec de l’éolien, du photovoltaïque et de l’hydraulique ». Des certificats verts qualifiés de « bel attrape-nigaud ». Le journal observe que Planète Oui s’engage à consacrer 20% de ses bénéfices aux énergies renouvelables et mentionne Enercoop comme seul fournisseur recourant réellement aux EnR.
S’agissant des tarifs, la mise en garde est encore plus sévère: « si les consommateurs quittent massivement le tarif réglementé, celui-ci n’aura plus de raison d’être et sera rapidement supprimé par les pouvoirs publics (…). une fois que ce garde-fou aura sauté, la hausse sera spectaculaire ». Et, dans la mesure où la réversibilité s’arrête au 1er juillet 2010**, Que Choisir recommande vivement l’immobilisme.
Et aussi
L’article présente des témoignages de consommateurs (mécontents) démarchés par Direct énergie et Poweo et délivre des conseils à suivre en cas de problème (changement de fournisseur non souhaité, facture non comprise, accusation de fraude au compteur…).
Consulter le sommaire du numéro d’octobre (attention article payant) de Que Choisir.
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* Enercoop (fournisseur Clairénergie) fait ici, nos lecteurs le savent, doublement exception.
** Au congrès de la FNCCR, Jean-Claude Lenoir a évoqué une « prolongation » de 6 mois des tarifs réglementés (cf. notre actu du 28 septembre).