Les réseaux britanniques d’EDF suscitent l’intérêt de « plusieurs fonds souverains, fonds de pension et groupes spécialisés dans les infrastructures et les services aux collectivités », a indiqué aujourd’hui le quotidien britannique The Sunday Times. Exploité par la filale du groupe français, EDF energy, ce réseau (8 millions de clients desservis) serait valorisé plus de 4 milliards de livres, soit environ 4,65 milliards d’euros. Une telle cession permettrait de réduire l’endettement d’EDF (24,5 milliards d’euros) tout en confortant sa stratégie offensive dans les activités de production nucléaire (British energy, Constellation…). Le journal cite divers noms de repreneurs potentiels: le fonds souverain Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), Cheung Kong Infrastructure, Scottish & Southern, National Grid, Morgan Stanley Infrastructure… Il indique également qu’EDF « a mandaté Deutsche Bank et Barclays afin d’organiser une vente aux enchères, qui pourrait avoir lieu au milieu du mois prochain » (AFP).
Dans un éditorial baptisé « le goût du risque », Paul Loubière (Challenges), considère que « la stratégie d’EDF en Grande Bretagne est pour le moins obscure », mettant en balance le coût d’acquisition de British energy (« 15 milliards d’euros. Cher payé centrales vétustes qu’il faut rénover de toute urgence ») et l’engouement des acheteurs potentiels pour son réseau de distribution. « Ca se bouscule au portillon: aussi bien des fonds de pension canadien que l’agence d’investissement d’Abou Dhabi ou le milliardaire hong-kongais Li Ka-shing. Bref, EDF vend un secteur rentable pour développer une production nucléaire risquée. Est-ce le bon choix? »