Vous vous souvenez? En novembre dernier, nous vous indiquions que le moteur de recherche Google proposait, sur un mode intuitif, de compléter votre recherche « Direct énergie » par « Direct énergie arnaque ». Le fournisseur alternatif était le premier énergéticien victime du web 2.0. Il a, depuis, pris la mesure du web collaboratif, créant des sites connexes: un blog, un lexique de l’énergie et de l’environnement sans oublier des jeux et publicités en ligne.

En parallèle, Direct énergie a attaqué… Google. Et gagné, au moins la première manche. C’est le site PC impact.com qui a révélé le jugement du Tribunal de commerce de Paris statuant en référé le 7 mai 2009, jugement non encore publié que le site reproduit et que vous pouvez consulter ici.

Direct énergie a fait constater par huissier, le 16 février 2009, que « lors de la saisie du nom «Direct énergie» Google suggest suggérait en premier lieu «Direct énergie arnaque» associant sans ambiguïté son nom à un comportement pénalement répréhensible ». Pour sa défense, Google a indiqué que son service « google suggest », une « suggestion de recherches (était) une fonction statistique, automatique et objective », signifiant par là que « l’apparition des termes «direct énergie arnaque» au sein des «suggestions de recherche» est manifestement licite et légitime ».

Dans son jugement, le tribunal de commerce estime que « cette présentation fait peser sur Direct énergie une suspicion de comportement au minimum commercialement douteux. Cette présentation est d’autant moins admissible que ce terme n’est pas, et de très loin, le premier en nombre de recherches* indiqué sur le même écran (quelques dizaines de milliers contre plusieurs centaines de milliers voire plusieurs millions pour les thèmes suivants), ni même le premier par ordre alphabétique ». Dans l’attente d’un éventuel jugement sur le fond, le tribunal ordonne à Google de supprimer le terme «direct énergie arnaque» des suggestions proposées par le logiciel Google suggest (…) dans un délai de huit jours », assorti d’une « astreinte de 1.000 euros par infraction constatée ».

Et voilà pourquoi (notre illustration) votre moteur de recherche Google est désormais vierge de tout « trouble manifestement illicite ». Mais la première occurrence est désormais… « direct énergie avis ». En cliquant sur celle-ci, vous trouverez des témoignages de consommateurs euh… pas toujours très contents.

A suivre?

On lira aussi sur le même site PC impact info les commentaires sur la libeté d’expression, les suggestions google et ce rappel: la justice française n’a pas considéré le terme « arnaque » comme automatiquement diffamatoire.

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* A priori, il s’agit non pas de recherches mais d’occurrences…