L’assemblée générale mixte de GDF Suez a suscité, comme l’an passé, son lot de questions plus ou moins attendues…
Question d’un actionnaire sur le nucléaire: « Je suis étonné de voir qu’EDF rafle tout en Angleterre. Est-ce que notre groupe se désintéresserait de ce pays? »
En réponse, Gérard Mestrallet a évoqué Abu Dhabi, le deuxième EPR en France… « C’est la reconnaissance qu’il y a en France un second acteur acteur de classe internationale aux côtés d’EDF ». Pour le Royaume-Uni, il a indiqué que GDF Suez avait « décliné » l’offre de reprise de British energy. « Il y a d’autres terrains nucléaires en Grande-Bretagne », a-t-il conclu, évoquant la deuxième vague de vente de terrains avec une « stratégie de long terme » et le souhait « de ne pas dépenser trop d’argent ».
La deuxième question a porté sur les stock-options. Un actionnaire a invité le PDG du groupe à ne plus exercer aucune stock-option au cours de son mandat, estimant qu’il en avait déjà largement bénéficié (applaudissements dans la salle). Réponse de Gérard Mestrallet: « si le conseil d’administration m’a octroyé au cours des années des stock-options qui m’ont rapporté quelques millions », c’est parce qu’il a transformé, en 25 ans, « une banque » en un groupe « qui est le 17ème groupe mondial ».
Les troisième et quatrième questions ont également porté sur les rémunérations. D’ici la fin de l’année, a indiqué Gérard Mestrallet, le conseil d’administration prendra des mesures pour « l’incitation à long terme (…) conjuguant les intérêts des salariés et des actionnaires ».
La quatrième intervention, émanant d’un « actionnaire de Suez depuis la privatisation de Suez », a déploré les grèves affectant le secteur gazier. L’actionnaire a fustigé la facturation de GDF Suez « qui est dans un désordre absolument abominable (…). Certains abonnés n’ont plus de factures depuis deux ans », d’autres ont des « estimations fantaisistes (…) et je ne parle même pas des incidents récents » (coupures de gaz) liés aux grèves. « Combien cela va-t-il coûter à l’entreprise »?
Jean-François Cirelli a admis que le groupe connaît encore des problèmes liés à la migration des 11 millions de clients sur une nouvelle base informatique. « Nous avons mis tous les moyens en route pour régler ces problèmes ». Est-ce que la situation est totalement réglée? s’est-il interrogé? « Je dirais: oui et non ». Oui, car GDF Suez reçoit « 12.000 réclamations par mois », ce qui est peu car cela représente 0,4% du total des factures Dolcevita. Non, car c’est encore trop.
Une question a été posée sur « l’impôt nucléaire belge entre guillemets ». Gérard Mestrallet a répondu qu’au moment de la fusion avec Electrabel, une « pax electrica » avait été conclue, voulant que le
gouvernement belge n’augmente pas les impôts en contrepartie d’engagements de Suez. Le groupe a donc fait appel de cette taxe devant la Cour constitutionnelle. Le PDG de GDF Suez estime que son groupe a des chances « pas gigantesques mais raisonnables » d’obtenir satisfaction.