La tempête Klaus a remis la qualité de l’électricité sur le devant de la scène. Pour appréhender la question, la Commission de régulation de l’énergie a constitué un groupe de travail présidé par Michel Lapeyre, vice-président, et a décidé de remonter aux sources des réseaux de distribution en rendant visite aux autorités organisatrices de la distribution publique d’électricité. Plusieurs visites sont prévues, dans l’Aube, la Drôme…

La première a eu lieu le 17 avril dernier, dans les locaux du Sipperec, dont la concession d’électricité est la plus importante en France :
– 3.315.097 habitants, dans 80 communes,
– 1.641.215 usagers au tarif régulé en 2007,
– 44.271 clients au prix de marché,
– 15.610 GWh consommés (soit 3,9% de la consommation française),
– 15.107 Km de réseaux (dont 8,8% en aérien fin 2007) répartis en 6.651Km de réseaux HTA et 8.456 Km de réseaux basse tension, 9.268 postes de distribution.
Le contrat de concession initial remonte à 1924. Il a été renouvelé en 1995, pour 25 ans, avec EDF (aujourd’hui EDF et ERDF), soit une échéance 31 décembre 2019.

Les élus du Sipperec ont signifié aux représentants de la CRE quelles étaient leurs attentes vis-à-vis du concessionnaire ERDF pour garantir la qualité de l’électricité distribuée: « enfouir les 1.341Km de réseau aérien qui subsistent sur la première couronne de Paris très urbanisée, coûterait au concessionnaire de l’ordre de 300 millions d’euros, soit 62% des provisions pour renouvellement qu’EDF puis ERDF ont constituées dans le cadre de la concession et qui sont financées par les clients sur leur facture d’électricité ». Aussi le Sipperec demande que les provisions, « soient affectées aux investissements nécessaires à la qualité du réseau, notamment aux travaux d’enfouissement ». Le Sipperec a rappelé que « le territoire de la concession est le niveau pertinent pour programmer, définir, hiérarchiser les investissements et suivre (des) indicateurs de performance ».
Il a également signifié que si la tempête Klaus s’était étendue à son territoire, « les conséquences auraient été les mêmes qu’en 1999, où plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient été privées d’électricité pendant plusieurs jours », notamment en raison de la baisse des investissements observée dans les années 2000 (« le
montant des investissements d’ERDF sur le réseau a diminué de 22% en euros constants depuis 2001, malgré une légère reprise en 2007″).
« C’était une réunion riche en enseignements de part et d’auitre, indique Catherine Dumas, directrice adjointe du Sipperec. La CRE a une approche macroéconomique des finances d’EDF; nous leur avons apporté une vision locale, celle des comptes d’une concession, sur laquelle elle ne s’était pas encore penchée. Et aussi de faire part de notre analyse sur les manques que comporte les comptes-rendus annuels d’activité du concessionnaire ».

Consulter le communiqué de presse du SIPPEREC.