Ploufragan ferait un retour discret via la programmation pluriannuelle des investissements (PPI). C’est le Collectif urgence réchauffement climatique (CURC), opposé de longue date au projet, qui l’affirme en mettant en ligne un projet de PPI. Y figure explicitement une référence à la centrale avec l’hypothèse de sa mise en fonctionnement en 2012:
« Afin de retarder la nécessité de renforcer le réseau de transport et d’attendre le développement de moyen de production, notamment renouvelable, RTE a lancé un appel d’offre pour la localisation près de Saint Brieuc, à l’horizon 2010, d’un moyen de production nécessaire par ailleurs pour l’équilibre offre-demande national. La logique de l’appel d’offres est donc de rémunérer le producteur par une prime pour la disponibilité de son installation, le producteur ayant ensuite la charge de vendre l’électricité produite. Le projet retenu par RTE est un projet de turbine à gaz (avec possibilité de fonctionnement en secours au fioul) de 220 MW permettant de répondre aux critères techniques de disponibilité et de temps de démarrage.
Le retard pris par le projet soulève des inquiétudes quant à la sécurité d’approvisionnement et la tenue de tension dans le Nord de la Bretagne dès 2009. La mise en service de la turbine à gaz ne pourra intervenir qu’en 2012 au plus tôt. La fragilité électrique bretonne sera donc extrême entre 2009 et 2012. De plus, après 2015, il existe une incertitude quant à l’exploitation de quatre TAC à Brennilis et Dirinon et deux tranches fioul à Cordemais ».
Maître Faro, qui défend les intérêts du CURC, indique que le document est « récent » (janvier ou février) et témoigne d’une « forme d’inertie avec une administration qui ne sait pas penser autrement qu’en termes d’infrastructures et de grands travaux ». Il remarque au passage une « phrase assassine » visant l’éolien et s’étonne que la Bretagne y soit traitée « comme un territoire à part sans qu’on sache pourquoi ».
Concernant la plainte en cours déposée contre GDF Suez, plainte destinée à faire retirer du site Centrale-électrique-ploufragan.fr des informations que le CURC juge mensongères (cf. notre actu du 22 novembre 2008), Maître Faro indique avoir eu des contacts avec la partie adverse (qui maintient sa position). Cette plainte suit son cours, un changement de procureur à Saint-Brieuc en ayant retardé l’instruction.
Du côté du CURC, on déplore que la Bretagne soit « traitée comme un territoire de seconde classe par rapport aux objectifs européens de développement des énergies renouvelables » et appelle les opposants à maintenir la vigilance: « nous ne devons pas baisser la garde: ils jouent l’usure, tablent sur la lassitude et la démobilisation, notamment de ceux qui pensent le projet définitivement enterré ».
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Le paragraphe sur l’éolien : « L’éolien terrestre se développe fortement en Bretagne avec plus de 300 MW de puissance en service actuellement, et près de 600 MW supplémentaires en attente de réalisation. La péninsule bretonne dispose en outre d’un fort potentiel de l’éolien offshore. Toutefois, mises à part les centrales hydrauliques, la puissance fournie par ces installations exploitant les énergies renouvelables n’est pas garantie, le foisonnement constaté au plan national n’existant pas à l’échelle du territoire breton ».
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Consulter le projet de PPI sur le site du CURC. La Bretagne y figure en pages 73 à 76 et le projet de centrale de Ploufragan y est mentionné page 75.
Consulter le site du projet (GDF Suez) qui semble en veille pour l’instant avec une dernière actualité datant d’août 2008.
Nos précédentes actus :
14 janvier 2009 : Ira, ira pas ?
12 janvier 2009: Ploufragan: GDF Suez renonce à son projet.
Illustration: logo du CURC