Table-ronde « Turpe »
S’agissant de l’électricité, Pascal Sokoloff, directeur général de la FNCCR, a décliné la « qualité de desserte » qui doit faire partie de la notion »d’accès des tiers aux réseaux ». Depuis la tempête de 1999, « on a le regret de constater que le temps de coupure, hors événements exceptionnels, progresse. » Le diagnostic de la FNCCR, « qui fait consensus car les courbes sont claires, (est) celui d’un sous-investissement dans les réseaux » de la part du concessionnaire. Il faut que les « réseaux soient techniquement en mesure d’affronter les événements climatiques (pour garantir) une qualité de service satisfaisante aux Français ».
Michel Francony, président du directoire d’ERDF, l’a reconnu: « nous n’avons pas une qualité de fourniture conforme à ce que les Français attendent (et) ce n’est pas admissible ». ERDF a présenté des « trajectoires » d’investissements qui vont au-delà du Turpe 3. Pour sécuriser les réseaux, le GRD « a présenté un plan aléas climatiques à dix ans, dans le cadre du contrat de service public ». Relevant que « tout le monde a son mot à dire sur la qualité, l’Etat a son mot à dire, la CRE a son mot à dire, les collectivités concédantes au niveau national, les collectivités concédantes au niveau local ont leur mot à dire, jusqu’à l’actionnaire EDF, qui a son mot à dire, Michel Francony a déclaré qu’on « n’échappera pas au débat » sur le financement des réseaux et la mise en oeuvre. » Les investissements d’ERDF ont touché un point bas à 1,5 milliard d’euros en 2005, mais ils sont de 2 milliards en 2008 et seront de 2,3 milliards en 2009. « Est-ce compatible avec les tarifs? » Dans ce débat, « je me garderais bien de trancher », a-t-il conclu. Indiquant que le plan « aléas climatiques » sera revu à la lumière des récentes tempêtes.
A une question de Pascal Pogam (Les Echos) sur l’éventualité d’une participation d’ERDF et de RTE dans un futur EPR, Michel Francony a estimé que cela ferait « confusion des genres », même s’il peut être considéré comme choquant que les deux GRD ne bénéficient pas des mêmes règles de marché que les autres acteurs ».