Certes la Nièvre n’a pas été touchée par la tempête Klaus. Mais, la veille, vendredi 23 janvier, elle a subi un coup de vent qui a privé d’électricité 11.250 foyers. 23 départs HTA ont été impactés par ce vent, de quelque 80 kmh. Le courant n’a été rétabli que le lendemain samedi en soirée, « au prix d’un travail acharné et louable de la quarantaine d’agents d’exploitation ERDF », indique Guy Hourcabie, président du SIEEEN et premier vice-président de la FNCCR.
Cette « petite » coupure est malheureusement fréquente dans le département où « le temps moyen de coupure par abonné est passé de 34 minutes en 2001 à 129 minutes en 2007. Même si l’on retire 15 minutes pour les opérations de contrôle de présence de pyralène dans les transformateurs, on est encore à deux fois la norme acceptable. La dégradation de la qualité est très préoccupante pour l’avenir », poursuit Guy Hourcabie. « Je vous laisse imaginer ce qui nous serait arrivé si on avait eu du 150 Km/h »
Les promesses d’EDF après la tempête de 1999 n’ont pas été tenues: « après la tempête de décembre 1999, Le Président d’EDF, à l’époque Monsieur Roussely, avait fait la promesse d’augmenter ses investissements aux enfouissements de lignes. En réalité, il les a au contraire diminués. Avant la tempête de 1999, EDF mettait chaque année 2,5 millions d’euros pour renforcer et sécuriser. Au milieu des années 2000 ce n’était plus que 1,5 million d’euros et depuis 2007, 1,8 millions d’euros par an ».
Guy Hourcabie revient également sur le chiffre avancé par les dirigeants d’ERDF pour l’enfouissement systématique des réseaux : 100 milliards d’euros et « l’incidence insupportable » que cela aurait pour la facture des Français. « Ce n’est pas exact! Car les réseaux électriques moyenne tension dont la durée de vie comptable est de 40 ans font l’objet de la part d’ERDF de provisions pour renouvellement qui sont financées par les abonnés et comprises dans la facture d’électricité dont ils s’acquittent. Il existe donc, au moins pour l’ensemble des ouvrages de plus de 40 ans et ils sont nombreux sur la Nièvre puisqu’ils représentent, 620 km environ sur un total de 4.500 km de réseaux moyenne tension aériens, des crédits disponibles dans la comptabilité d’EDF pour procéder à leur renouvellement et à leur enfouissement. Autrement dit, les Nivernais disposent, en théorie, envers ERDF d’une créance très importante que cette dernière se devrait d’affecter à la sécurisation des réseaux moyenne tension de la concession, mais dont le SIEEEN n’arrive pas à obtenir les chiffres de la part de ERDF ».
Voir aussi l’article consacré au point de vue de Guy Hourcabie dans le Journal de Centre.