Après Flamanville (Manche), c’est Penly (Seine-Maritime) qui accueillera la deuxième centrale nucléaire EPR. C’est ce qu’a indiqué Nicolas Sarkozy, hier, dans un communiqué: « le président de la République confirme le lancement de la réalisation d’une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France ». EDF a été retenu pour l’exploitation de cette centrale avec… GDF Suez, comme associé minoritaire. « L’Etat valide le projet d’EDF de réaliser cette centrale sur le site de Penly, en Seine-Maritime (…). EDF réalisera cet équipement dans le cadre d’une société de projet dont il aura la majorité. GDF Suez sera associé à ce projet. D’autres partenaires désireux de partager l’investissement et l’approvisionnement électrique seront invités à y participer ». Un signal donné à des fournisseurs alternatifs, comme Poweo ou Direct énergie, qui ont, ces derniers mois, manifesté leur souhait de participer à des projets d’EPR?
Dans un communiqué, Pierre Gadonneix, PDG d’EDF, a estimé que « ce soutien conforte la stratégie industrielle engagée par le groupe sur le long terme dans le développement de moyens de production sans CO2, notamment nucléaires ».
Le lancement du chantier est annoncé pour 2012: « EDF saisira du projet ses instances de gouvernance et s’attachera bien à s’inscrire scrupuleusement dans le respect de toutes les procédures de concertation, avant le lancement de la construction en 2012 ».
La mise en service est attendue pour 2017, selon l’Elysée: « EDF déposera dans les prochaines semaines un dossier sur ce grand projet à la commission nationale du débat public, en vue de commencer la construction en 2012 et de raccorder la centrale au réseau en 2017 ».
Et après? Le troisième EPR pourrait bien revenir cette fois-ci à GDF Suez: « dans la perspective du développement ultérieur de la filière, l’Etat reconnaît la volonté de GDF Suez d’assumer la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation de l’EPR suivant ».

Le nucléaire et vous
En France, les tarifs réglementés de vente sont assis pour l’essentiel sur la filière de production d’électricité d’origine nucléaire.

Retards et hausse des coûts
Les EPR (European pressurized reactor) sont destinés à remplacer à terme les 58 réacteurs actuellement exploités par EDF. Il s’agit de projets complexes, qui subissent retards et hausses des coûts. Le premier EPR est en construction à Flamanville, depuis 2007. Son coût, initialement annoncé à 3,3 milliards d’euros, a été récemment revu à la hausse, à 4 milliards. Il doit entrer en service en 2012 et sera exploité par EDF et Enel. Le chantier accuserait 9 mois de retard. En Finlande, Finlande, le producteur d’électricité Teollisuuden Voima Oyj  (TVO) reproche à Siemens et Areva 38 mois de retard sur le calendrier et exige 2,4 milliards d’euros d’indemnités. Prévu initialement pour mi-2009, le démarrage de l’EPR d’Olkiluoto n’interviendrait pas avant le deuxième semestre 2012. 
 


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