Trois jours successifs où le record de consommation d’électricité a été battu… Oublié le pic du 17 décembre 2007 à 18h58, à 88.960 MW!
Désormais, il faudra se souvenir des 5, 6 et 7 janvier 2009 où RTE a enregistré vers 19h00 90.200, puis 91.500, et 92.400 mégawatts (MW).
Pics locaux aussi : avec un pic de 17.100 mégawatts à 9 h hier, l’Ouest a battu un record de consommation électrique. Les délestages ont été évités de peu. Et, de fait, trois « alertes rouges » Ecowatt consécutives ont été envoyées par SMS en Bretagne, sans oublier les appels « au civisme » électrique lancé aux habitants de la région Provence-Alpes-Côte d’azur (Paca), pour qu’ils modèrent leur consommation d’électricité, notamment entre 17h00 et 20h00.

GRT gaz n’est pas en reste qui a annoncé hier avoir enregistré un record de consommation sur son réseau de transport (avec 145.000 MW de gaz naturel). Le précédent pic avait été établi le 26 janvier 2007 (135.000 MW).

Le chauffage électrique en question
Dans ce contexte, les associations écologistes sont rapidement intervenues pour dénoncer « le système nucléaire et les surcapacités électriques qu’il a engendrées ». Pour Greenpeace, cela « conduit à une perversion: on a développé le chauffage électrique parce qu’EDF avait des kilowattheures à vendre, explique Frédéric Marillier. Cette situation conduit à une augmentation du recours aux combustibles fossiles en période de pics ». Et l’association de s’indigner qu’EDF en appelle au civisme des consommateurs: « Il est aberrant de venir culpabiliser les consommateurs, otages d’un système énergétique inefficace, cher et polluant, à un moment où ils ont légitimement besoin d’énergie! »
Mise en cause également du parc nucléaire pour sa production dérivée de CO2, expliquent les Verts: « les jours de grand froid, la demande dépasse l’offre et il faut faire appel aux vieilles centrales au fioul d’EDF et importer du courant d’Allemagne, championne des centrales à charbon. Ainsi, ce sont près de 600 grammes de C02 par kWh qui sont rejetés pour le chauffage électrique, soit trois fois plus que pour le chauffage central au gaz. Ce qui contredit lourdement la communication déployée par EDF et Areva ».
Ces 600 grammes de C02 par kWh sont issus d’une étude dont la publication est attendue courant janvier.
EDF a indiqué mettre en oeuvre tous ses moyens de production disponibles (dont 56 centrales nucléaires sur 58). De son côté, le Syndicat des énergies renouvelable (SER) a rappellé la contribution du parc éolien français: 800 MW le 6 janvier et 1.000 MW le lendemain en soirée, au moment du pic de consommation: « les éoliennes nous permettent déjà d’économiser l’usage de deux centrales thermiques et se substituent à cette production, la plus émettrice de CO2. De plus, le coût de l’électricité éolienne est inférieur à celui des centrales thermiques permettant un gain net pour la collectivité ».

Et aussi
« 17.000 foyers des Bouches-du-Rhône étaient encore privés d’électricité hier en fin d’après-midi, indique le quotidien La Provence. Les secteurs touchés: ceux qui ont connu les plus fortes chutes de neige. Soit les communes du Pays d’Aix (7.000 clients concernés), Martigues (590) et la Côte bleue (500 à Carry, 430 à Sausset) où une coupure totale est intervenue vers 10heures. À 20h, Aubagne était privée d’électricité. 5.000 foyers étaient également touchés dans le Var ».