Sur la page d’accueil du site Centrale-electrique-ploufragan.fr, de GDF Suez, on peut lire: « Demain, l’énergie ensemble en Bretagne. »

Ensemble, c’est pas gagné. Par voie d’avocat, l’association Côtes-d’Armor nature environnement a adressé à Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, une mise en demeure destinée à faire retirer du site Centrale-électrique-ploufragan.fr des informations qu’elle juge mensongères: « certains contenus de ce site créent un préjudice à l’association (…) en ce qu’elles contiennent des allégations, indications ou présentations fausses et de nature à induire en erreur portant sur de prétendues qualités environnementales de la centrale en question ». Dans son courrier, Alexandre Faro, avocat à la Cour, s’en prend à une « campagne publicitaire » et à « un mailing » renvoyant sur le site en question.
Avant de détailler les allégations dont il demande la suppression:
-la centrale permettrait « d’éviter le recours à des centrales au fioul »,
– elle contribuerait donc « à réduire les émissions de gaz à effet de serre »,
– enfin, elle permettrait de répondre aux « objectifs du Grenelle de l’Environnement ». Ce que l’Avocat estime trompeur: « le fait de se réclamer en permanence du «Grenelle» peut également laisser penser que le projet bénéficie d’un soutien gouvernemental dans la cadre d’une politique nationale d’intérêt général, alors que ce n’est pas le cas. »
Et de conclure en s’en référant au récent jugement de la Cour d’appel de Lyon (Eau et rivières de Bretagne y a fait condamner Monsanto pour «publicité trompeuse»); pour l’avocat, il s’agit rien moins que de « dénaturer les termes du débat public en cours » (une seconde enquête publique est prévue*). Il met en demeure GDF Suez de retirer les informations litigieuses « dans un délai maximum d’une semaine ».

A noter que sur le site dédié de GDF Suez, Florent Bergeret, responsable du projet de centrale à Ploufragan, a ouvert un blog pour « informer en temps réel de l’avancée du projet et répondre aux questions que vous vous posez ». Le premier post date du 19 août et affiche zéro commentaire. Rien depuis. Pas facile, le web 2.0… 

Et aussi
– le Collectif urgence réchauffement climatique revient sur la « peur du noir » et l’opération Ecowatt de RTE, dans une rubrique: « ce que RTE nous cache ».
– Interrogé par
Le Télégramme, Roger Beaufort, du bureau d’études Horizon, a été mandaté par le Collectif urgence réchauffement climatique pour travailler sur ce dossier, conforte cette position: « aucune des trois centrales de l’ouest fonctionnant au fioul, Cordemais, Dirinon, et Brennilis, ne sera arrêtée si celle de Ploufragan entre en service. RTE ne l’a jamais déclaré et cela provoquerait une déstabilisation du réseau électrique (…) De même, le nombre d’heures de fonctionnement de la centrale, prévu par GDF Suez, est de 2.000 à 5.000 heures par an, alors que l’appel d’offres de RTE parlait de 100 à 400 heures par an : un volume de production qui génère plus d’émissions de CO2 qu’une installation au fioul, qui respecterait strictement l’appel d’offres ».
 

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* En février, la commission d’enquête a rendu un avis favorable mais émis des réserves liées à l’existence d’une zone humide sur le terrain prévu pour l’implantation. GDF Suez a lancé des études complémentaires et déposé un complément de dossier. Lequel devait faire l’objet d’une nouvelle enquête publique à la rentrée. Le préfet ne l’a toujours pas lancée.