Après avoir écrit à Nicolas Sarkozy, Planète éolienne, par communiqué interposé, écrit à Jean-Louis Borloo pour lui faire part de son scepticisme face aux 50 mesures annoncées lundi 17 novembre, au Sireme.
A la première lecture de ces 50 mesures, « Planète éolienne ne boude pas son plaisir ». Les objectifs affichés (« passer à environ 20.000 MW à l’horizon 2020 pour l’éolien terrestre, soit une multiplication par 10 du parc en termes de puissance ») sont salués. Sans oublier des mesures précises qui réjouissent la Fédération des énergies du vent :
– les 5000 MW projetés pour l’éolien en mer,
– la suppression du dispositif des ZDE pour les éoliennes off‐shore avec la création d’une instance de coordination pour chaque façade maritime,
– le soutien sans faille du Ministère au tarif d’achat de l’électricité éolienne.
D’autres éléments rencontrent cependant le scepticisme de Planète éolienne: « on s’interroge sur la volonté du gouvernement de favoriser des ZDE de 200 MW, et donc des parcs de 50 à 100 éoliennes, afin «d’éviter le mitage du territoire» ». L’association craint que un « processus contre‐productif. En effet, le développement de parcs de très grande taille ne doit pas condamner les parcs éoliens de taille plus modeste souvent bien adaptés aux réalités et aux contraintes d’un territoire (…). Les éoliennes sont souvent des «dynamiseurs» économiques dans des zones rurales oubliées de la croissance : pourquoi interdire à une communauté de communes les ressources d’un parc éolien si on ne peut pas y installer plus de dix éoliennes? »
Autre motif de préoccupation, la lecture « entre les lignes de ce plan » d’une volonté gouvernementale de « classer les éoliennes en ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) ». Planète éolienne estime ici que « la procédure d’implantation des éoliennes est (déjà) bien assez compliquée et assez encadrée. »
De son côté, Corinne Lepage, présidente de CAP21 et vice-présidente du Mouvement Démocrate, « s’inquiète de l’opposition (à l’éolien) très structurée qui se développe en France, à laquelle s’est rallié récemment un ancien Président de la République. Il sera physiquement impossible de parvenir à l’objectif de 23% d’énergies renouvelables en rendant de facto impossible le développement de l’énergie éolienne. Or, tel est bien l’objectif qui soumet aujourd’hui la construction d’éoliennes à des procédures très lourdes et complexes, plus qu’une usine Seveso par exemple puisque il faudra un plan général , un permis de construire et une procédure au titre des installations classées (ICPE) parfaitement inutile.Alors que la technologie est aujourd’hui mature, mise en place à grande échelle dans de nombreux pays (Espagne, USA, Chine). »
Consulter le communiqué complet de Planète éolienne.
Visiter le site de Planete-eolienne.
Voir aussi sur notre blog :
– Planète éolienne écrit à Nicolas Sarkozy (12 novembre),
et dans nos actualités :
– le plan EnR de Jean-Louis Borloo (17 novembre),
– Claude Turmes: pas d’ICPE pour l’éolien! (17 novembre).